L'augmentation du prix de l'eau ne touchera pas les ménages. » La confirmation a été faite, hier, par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, en marge d'un séminaire sur « Les nouvelles technologies japonaises dans le domaine des ressources en eau », organisé à l'hôtel Sofitel, à Alger, par le Centre japonais de coopération pour le Moyen-Orient. Selon lui, cette décision d'épargner les foyers d'une nouvelle tarification, plus chère, est motivée par le fait que la consommation de ces derniers est « réduite » par rapport à celle des sociétés. « Elle ne représente que 40% du taux global », a-t-il souligné. Il dira ainsi que « la moyenne de consommation des ménages se situe au-dessous de 40 m3 par trimestre », alors que la nouvelle tarification, qui sera mise en vigueur avant la fin de l'année, ne concernera que ceux qui consomment plus de 40 m3 par trimestre. Dans le même registre, M. Sellal n'a pas hésité à tirer la sonnette d'alarme quant à une pénurie en matière d'eau dans les dix prochaines années. Pour étayer ses propos, le ministre s'est référé à des statistiques établies par l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM), selon lesquelles l'Algérie risquerait de vivre une pénurie de l'or bleu d'ici à 2025. Comment y faire face ? Le ministre a estimé que la seule solution, pour faire face efficacement à ce phénomène de sécheresse, est d'investir dans le dessalement de l'eau de mer, d'autant que le pays dispose de 1200 km de côtes. D'ailleurs, ajoutera-t-il, « l'objectif du séminaire d'aujourd'hui est de bénéficier du savoir-faire japonais et de son expérience dans ce secteur. Il s'agit d'un leader en la matière ». Lors de ce séminaire, qui s'est déroulé sous le parrainage de l'ambassade du Japon en Algérie, plusieurs grandes sociétés issues de ce pays asiatique ont exposé leurs technologies et expliqué leurs méthodes utilisées pour le dessalement de l'eau de mer. Ainsi, certaines entreprises n'ont pas caché leur volonté d'investir dans ce domaine en Algérie. Le département de Sellal compte ainsi les associer à des projets qui seront lancés ultérieurement dans le secteur. Outre ce partenariat, des discussions sont en cours entre le ministère et la Banque japonaise pour le développement au sujet d'un crédit consistant à financer des projets de déminéralisation de l'eau, notamment dans la wilaya de Ouargla. Il s'agit d'un crédit remboursable sur 20 ans avec un taux d'intérêt de 1%, dont le contrat sera signé à Tokyo au mois de décembre prochain. Revenant sur l'état des lieux de son secteur, M. Sellal précisera qu'une enveloppe financière de 4,5 milliards de dinars a été débloquée pour la réalisation des infrastructures nécessaires dans le traitement des eaux usées ainsi que le dessalement de l'eau de mer. Le ministre indiquera que la stratégie de son département consiste à garantir la sécurité en matière d'eau avant 2009, et ce, pour toute la période qui s'étalera jusqu'à 2020. Pour ce faire, il évoquera plusieurs projets en perspectives, notamment l'achèvement des travaux du barrage de Béni Haroun (Mila).