Ni les exemples ni les chiffres n'ont manqué à Louiza Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, pour étayer sa longue intervention sur la situation politique, économique et sociale du pays, lors du meeting qu'elle a animé hier au centre culturel Boualem Guermouh, à Aïn Bessem. Le bilan que l'on peut faire à la veille de la célébration du 44e anniversaire de l'Indépendance - le 5 juillet - n'incite pas l'optimisme, selon la conférencière. En effet, que ce soit au plan sécuritaire (à ce propos, Mme Hanoune en veut pour preuve ce qui s'est passé dernièrement à Blida), au plan politique (défection de l'Etat qui abandonne son rôle de puissance publique) ou social, marqué par la fermeture des entreprises, ou leur bradage à des sociétés étrangères, les licenciements de milliers de travailleurs, le chômage, le désespoir qui débouche souvent sur le suicide, toutes ces crises qui secouent le pays ont leur origine dans les efforts de privatisation consentis par l'Etat. Et cette politique qui a fait le malheur de tant d'Etats d'Amérique du Sud, comme l'Argentine, ou d'Afrique, comme l'Angola ou le Zaïre, naguère prospères et forts, serait tracée, programmée par les Etats-Unis ou des institutions financières comme le FMI et la Banque mondiale. Plaidant pour un sursaut national en proposant l'exemple de la Bolivie conduite par son courageux président Hugo Chavez, Louiza Hanoune, après avoir tonné longtemps contre l'exploitation des enfants, de la force de travail des employés et surtout contre ces aventuriers qui pour des intérêts personnels veulent faire de la Kabylie un Monténégro au risque de mettre en danger l'intégrité nationale, a lu la lettre adressée au président de la République par son parti et réunissant quelques 700 000 signatures. Parmi les points énumérés figurent l'ouverture des entreprises fermées (350 pour la seule années 2005), le fixation du SNMG à 25 000 DA, seul moyen pour une famille de mener une vie décente, la nationalisation des entreprises privatisées ou en voie de l'être (1500 privatisables)... La seule souveraineté étant celle du peuple, toute politique doit s'appuyer sur elle pour décider de ce qui engage l'avenir du pays, selon l'oratrice. La lettre est datée du 24 février 2005.