Incapable de mettre un terme aux tirs de roquettes artisanales par des résistants palestiniens contre son territoire, l'armée israélienne a tué en deux semaines plus de 20 civils palestiniens et blesse plus de 70 autres, dont une dizaine luttent encore pour rester en vie, dans différends hôpitaux de la bande de Ghaza. Cette armée qui dispose de moyens très sophistiqués retourne sa rage contre les civils innocents, dans un but évident de vengeance. Les responsables israéliens ont promis, à maintes reprises, d'empêcher les enfants palestiniens de dormir, tant que les enfants israéliens de la colonie juive de Sderot, cible privilégiée des roquettes artisanales palestiniennes, étant la plus proche de la bande de Ghaza, ne dorment pas dans le calme. Ils avaient largement réussi cette mission lorsque leurs avions supersoniques simulaient des raids dans le ciel de la bande de Ghaza, causant d'énormes explosions qui semaient la terreur parmi cette population infantile, dont un grand nombre a commencé à souffrir de certaines maladies psychiatriques et d'énurésie nocturne. Ces mesures ont été inefficaces à mettre fin à la pluie quotidienne de roquettes qui continuaient à s'abattre, sans faire de victimes, sur le territoire hébreu. La nouvelle politique du ministère israélien de la Défense, décidée par Amir Peretz, habitant de Sderot, est de faire le plus de mal possible aux Palestiniens, résistants ou simples civils innocents. Cet homme, un gauchiste, parvenu à déloger Shimon Peres de la présidence du parti travailliste, deuxième parti de la coalition, dominée par le parti Kadima du Premier ministre Ehoud Olmert, considéré depuis toujours comme une colombe, s'est avéré un rapace avide de sang et de chair palestiniens. Des familles palestiniennes entières ont été décimées depuis sa prise de fonction comme nouveau ministre de Guerre, remplaçant Shaoul Mofaz, lui aussi, responsable de crimes horribles ayant marqué l'Intifadha d'El Aqsa, déclenchée en septembre 2000. La série de « bavures » a débuté le 9 juin sur l'une des plages du nord de la bande de Ghaza, où la famille Ghalia a été emportée en un clin d'œil par un obus de l'artillerie israélienne. Le père, la mère, les enfants, dont l'âge du plus jeune ne dépassait pas 5 mois, ont été déchirés par les éclats de cet obus pour ne laisser que Houda, une enfant de 12 ans, errant sur cette plage entre les corps sans vie des membres de sa famille, appelant de toutes ses forces son père incapable de lui répondre et d'apaiser ses souffrances. Filmée par une agence de presse palestinienne, parvenue sur les lieux en quelques minutes alors que les secours palestiniens n'avaient pas encore emporter les corps vers la morgue, Houda a représenté tout le drame palestinien. En plus des 7 membres de la famille Ghalia, deux autres estivants ont été tués par les éclats. La deuxième « bavure » a eu lieu le 13 juin. 9 civils dont un père et ses deux enfants ont été tués au cours d'un raid aérien. Trois ambulanciers étaient parmi les victimes de ce raid ayant visé un véhicule circulant dans une zone habitée. Ne s'étant pas contenté de la destruction et de la mort des deux occupants du véhicule par un premier tir, l'appareil israélien a attendu l'arrivée des secours et l'attroupement de civils autour du véhicule détruit pour lancer une deuxième roquette, responsable de la mort des neuf civils. Le 20 juin, trois enfants : deux garçons de 5 et 16 ans, une fille de 7 ans, ont été tués par une roquette tirée à partir d'un avion contre une voiture, dont les occupants sont sortis indemnes, près du camp de Jabalia. C'était la troisième « bavure ». La dernière en date a eu lieu à Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza, le 21 juin, où un déjeuner familial s'est transformé en un bain de sang, lorsqu'une roquette a atteint de plein fouet la maison où étaient réunis plus de 20 personnes. Une jeune femme, Fatima Al Barbaraoui, 27 ans, enceinte de deux mois, a été tuée dans l'attaque. Blessé dans le raid, son frère, Zakaria Al Barbaraoui, 45 ans, médecin demeurant en Arabie Saoudite, en visite a Ghaza, invité ainsi que sa femme et ses enfants au déjeuner au domicile de sa sœur, a succombé à l'hôpital. Treize autres personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, a-t-on précisé de source médicale. Cinq enfants, dont un nourrisson, figurent parmi les blessés ainsi qu'une autre femme enceinte de six mois. Selon l'armée israélienne, cette roquette était destinée à un véhicule emportant des résistants palestiniens qui circulait à proximité et qui a réussi à prendre la fuite. Le nombre croissant de victimes civiles a suscité des condamnations dans le monde, notamment de Moscou et Londres. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a appelé Israël à respecter le droit international. Mais Israël a, au contraire, indiqué qu'il frapperait encore plus fort si les tirs de roquettes artisanales contre son territoire se poursuivaient. Dans tout cela, le monde arabe, comme de coutume, brille par son silence, laissant les Palestiniens affronter seuls leur sort.