Après plus de deux semaines d'une agression sanglante, lancée le 28 septembre dernier, les forces israéliennes ont quitté le nord de la bande de Ghaza. Cette agression qui a visé tout ce qui est palestinien dans cette zone s'est soldée par un bilan lourd. Rien n'a été épargné par la barbarie de la nouvelle ère. 140 Palestiniens ont été tués, 500 autres ont été blessés, dont une grande partie présentent des handicaps permanents. 30% des tués sont des enfants. Les femmes et les personnes âgées ont aussi été ciblées par les soldats de l'occupation. Plus d'une centaine de maisons ont été complètement détruites. Plus de 200 familles sont désormais sans abri. Des centaines d'hectares de terres agricoles ont été dévastées. Des dizaines de kilomètres de routes ont été défoncées, des conduites principales alimentant la région de Jabalia et Beit Lahia ont été éventrées. Les réseaux électriques et les lignes téléphoniques ont subi d'importants dégâts. Des centaines de magasins et d'ateliers ont été démolis. Les écoles gérées par l'unrwa (Organisation onusienne pour l'aide des réfugiés) ont aussi eu leur part dans ce long feuilleton destructeur où les cibles bien réelles étaient palestiniennes. A l'est de jabalia, des mosaïques et des colonnes antiques d'un site archéologique byzantin, datant du IVe siècle, ont été dégradées. Le site en question avait été récemment restauré avec l'aide du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a souligné avec beaucoup d'amertume et de colère Mouin Sadeq, responsable au ministère palestinien du Tourisme qui l'a inspecté samedi. « Rien n'a échappé à la destruction, même ce site archéologique dont ils savent l'existence. Des inscriptions dans différentes langues indiquent qu'il s'agit d'un site archéologique et les drapeaux palestiniens et du Pnud flottent dessus », a-t-il ajouté. Au lendemain de ce retrait, le paysage découvert par les citoyens palestiniens et la presse internationale est celui comparable à un fort séisme. Cette opération militaire, la plus importante du genre depuis le début de l'Intifadha, baptisée Jours de repentir avait officiellement pour but de mettre un terme au lancement par la résistance palestinienne de roquettes de type Qassam, fabriquées localement. D'une portée de près de 15 km, ces roquettes peuvent frapper certaines localités à l'intérieur des territoires israéliens. Sderot, une ville israélienne proche du nord de la bande de Ghaza, constitue la cible privilégiée de ces armes rudimentaires qui ont défié avec un certain succès la technologie militaire de pointe israélienne. Le tir de ces roquettes n'a jamais cessé. Au plus fort de l'occupation de cette région par la machine de guerre israélienne, les résistants réussissaient à frapper le territoire israélien. En termes stratégiques, on peut conclure sans risque d'erreur que cette mission de la fameuse armée d'occupation a été un cuisant échec. Les déclarations de responsables israéliens qui prétendent le contraire sont de la pure démagogie et des mensonges. Les résistants palestiniens ont promis de continuer d'utiliser leurs roquettes, afin de prouver au monde entier l'incapacité israélienne de venir à bout de leur résistance. Si avec le début du Ramadhan la résistance Palestinienne se porte bien, on ne peut dire autant du reste de la société. En plus de la tristesse et du deuil occasionnés par la perte d'autant de personnes, les Palestiniens dont près de 70% vivent sous le seuil de la pauvreté ont de plus en plus mal à joindre les deux bouts. Beaucoup de pères de famille au chômage, sont incapables de garantir à leurs enfants le minimum nécessaire à une vie décente. Cette situation est encore plus grave dans les zones qui ont vécu le passage destructeur et meurtrier des forces israéliennes. Plus que jamais, les Palestiniens ont besoin de réelle solidarité et de moins de discours afin de les aider à surmonter et de diminuer leurs souffrances.