S'il n'y avait pas la mer et sa corniche, les enfants skikdis auraient souffert le martyre pour trouver une aire, un espace ou juste un petit coin pour dépenser leur énergie et donner libre cours à leur avidité de jeux et de distractions. En l'an 2006, une grande partie des chérubins skikdis ne sait même pas à quoi ressemble un toboggan ou une balançoire. Ils doivent souvent parcourir quelque 100 km pour pouvoir enfin disposer des jeux de manège. D'ailleurs, conscients de ces manques, les établissements scolaires ont depuis longtemps compris cette privation en programmant la majorité des excursions scolaires vers la ville de Annaba. Dans la continuité des « privations juvéniles » les enfants de Skikda n'auront pas la chance d'accueillir Il Florilegio, le cirque italien actuellement en tournée dans plusieurs villes du pays. Ecœurés, des parents ont tenu à se rapprocher d'El Watan pour apporter un témoignage aussi malheureux qu'illustratif. « Pour pouvoir montrer à nos enfants à quoi ressemble un cirque, nous nous sommes déplacés jusqu'à Batna ! Une fois arrivés, nous avons été très surpris de constater qu'un très grand nombre des véhicules garés dans les alentours venaient de la wilaya de Skikda ! » Sans commentaire ! Il reste qu'il est navrant de constater encore que la ville ne dispose même pas d'un petit parc d'attractions. Une ville qui n'est ni enclavée ni saharienne. Une ville dont le budget avoisine les 300 milliards de centimes mais qui reste l'une des contrées les plus pauvres du pays. Quant aux enfants de Skikda, ils continueront encore, par tube cathodique et toile du net interposés, à imaginer jusqu'aux sensations que procure un petit tour de manège. Cela fera d'eux, et à coup sûr, les enfants les plus imaginatifs d'Algérie en espérant qu'un jour...