Le fonctionnement du système judiciaire américain et les rapports avec la presse ont été largement évoqués, hier, au palais de la Justice d'Oran, par Mme Barkket Rosemary, avocate et membre de l'association des avocats américains (A.B.A), invitée en Algérie par l'Ecole Supérieure de la magistrature pour animer un cycle de rencontres sur la presse et la justice. Pour son périple en Algérie, la juriste est accompagnée par M. Richard Paton, directeur régional de l'Association américaine chargée du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. Au cours des débats, l'invitée s'est dite désolée de ne pas pourvoir donner de réponses ou d'éclaircissements concernant les relations entre la justice et la presse algérienne étant donné qu'elle ne s'était pas documentée sur ce sujet. Par contre, elle a signalé que partout dans le monde la presse, qui représente la société et défend les principes, a des problèmes soit avec la justice ou avec d'autres département du gouvernement. N'empêche que le combat est inégal, mais, la défense de la profession est un atout majeur, a-t-elle déclaré. Avant de rentrer dans le vif du sujet de la rencontre, le procureur général et le président de la Cours ont, dans une allocation de bienvenue, rappelé que la présence de juristes américains vient ainsi renforcer les relations entre les deux départements de la Justice. Echanges d‘expériences Les échanges d‘expériences est un gage pour une formation et une meilleure prise en charge des dossiers en tenant compte de l'évolution de l'appareil judiciaire. Rappelant le but de cette visite, le procureur général a indiqué qu‘elle intervient à un moment où la justice et la presse sont au devant de l'actualité nationale. Il a invité l'assistance à faire la différence entre la fonction du juriste qui est un homme de loi et la profession du journaliste qui est chargé par ces écrits d'informer et d'éclairer l'opinion publique sur des sujets d'actualité ou autres événements. Pour sa part, le président de la Cour a présenté à l'assistance, composée de magistrats, d'avocats et de journalistes de la presse locale, la juriste américaine qui a un riche parcours dans le domaine de la justice et de la protection de la femme. Née au Mexique, de parents syriens, l'avocate installée en Floride a exercé depuis 1970 plusieurs fonctions et occupé plusieurs postes à la magistrature suprême dans le département de la Justice au niveau de cet Etat. Elle a reçu, au cours de sa carrière, plusieurs distinctions par la Justice et des associations féminines américaines. Dans son intervention qui a duré plus d'une heure, l'oratrice a surtout évoqué l'organisation de la justice américaine depuis 1790, date de l'élaboration de la constitution. Celle-ci défend et protége la liberté de la presse et les libertés publiques. Elle a cité, à cet effet, les trois principaux articles de cette constitution dont l'un interdit au congrès d'élaborer des lois qui peuvent nuire à ses amendements relatifs à la religion ou aux libertés. Néanmoins, a-t-elle affirmé, les choses ont changé depuis le 11 septembre où certaines restrictions contre la presse et les libertés sont devenues monnaies courantes. N'empêche que des citoyens militent contre ces mesures et obtiennent parfois gain de cause, comme la dernière loi votée par la Cour suprême qui vient de lever les secrets sur les prisonniers de Guantanamo. Aux Etats-Unis, il n'existe pas de délits de presse. Le journaliste ne peut livrer sa source laquelle doit être crédible.