Avec l'été qui vient s'installer hâtivement à Ouargla et les températures qui ont déjà atteint les 38 °C, le problème d'hygiène et de santé publique resurgit. Des conditions climatiques rudes dans une région saharienne aussi chaude qu'humide, avec une urbanisation aléatoire et non planifiée ; en effet, cela constitue un biotope qui favorise fortement la prolifération des agents pathogènes et la reproduction des insectes néfastes à la santé humaine et à l'environnement. L'implantation contingente des décharges de poubelles et de déchets ménagers et assimilés dans tous les coins de la ville peuvent présenter divers risques, qu'ils soient infectieux ou toxiques et rend la plupart des cités et quartiers de la wilaya de Ouargla des zones à risque potentiels sanitaires. Certains déchets domestiques et ordures ménagères, notamment en milieu rural, sont éliminés par les habitants eux-mêmes ou par les agents chargés du nettoyage de l'APC après la fin de chaque ramassage et cela par incinération à l'air libre et surtout dans les espaces publics et zones d'habitation, ce qui dégage des fumées extrêmement désagréables et polluantes dont les effets néfastes sur l'environnement et la santé sont bien connus tels que les inflammations des voies respiratoires et l'irritation des yeux… Des opérations qui, normalement, devraient obéir et respecter les règles d'hygiène, non seulement dans les milieux urbains, mais également dans l'environnement général. L'élaboration d'un plan efficace d'élimination des déchets ménagers s'avère aussi indispensable qu'urgent en ce début de saison chaude qui s'installe pour cinq bons mois, surtout que la production de déchets va crescendo, sachant qu'en 2013 plus de 28 000 tonnes de déchets bruts ont été enregistrées par le Centre d'enfouissement technique de Ouargla. Déchets ménagers, hygiène et santé, où est l'intrus ? L'élimination des déchets ménagers et assimilés, dans un long processus de collecte, de tri et de traitement n'obéit malheureusement à aucune démarche de sécurité environnementale ou de santé publique. L'absence d'une planification efficace et globalement d'une politique de gestion de déchets basée sur la réalité du terrain et les aspects socioéconomiques de la ville, l'inexistence des lieux de stockage et d'infrastructures de traitement de déchets et d'hygiène, en plus du manque de sensibilisation aux risques, telles sont les plaies de l'hygiène publique à Ouargla qui peine à devenir propre malgré les campagnes de nettoyage organisées par le mouvement associatif, la campagne lancée en grande pompe la semaine dernière par l'APC de Ouargla, qui annonce un événement non-stop d'une année qui devrait changer le visage hideux de Ouargrene. Ouargrene, où une enveloppe de 600 millions de DA a été réservée à la réalisation d'un incinérateur des déchets ménagers, y compris les déchets spéciaux dangereux, à l'horizon 2017 à Ouargla, selon une source officielle. Insoutenable insalubrité L'absence d'une bonne gestion des déchets ménagers mène vers une hygiène défectueuse qui engendre des conditions insalubres et bioécologiques propices à l'amplification de germes et de vecteurs pathogènes tels que les virus, les parasites et les bactéries responsables de nombreuses maladies qui envahissent les quartiers, les transformant en espace potentiellement épidémiogène. Et si jadis on pouvait parler de quartiers plus propres que d'autres, auxquels la DGSN a même remis des trophées verts, le ramassage à la va-vite et la persistance du non-respect des horaires d'enlèvement et le défaut d'emballage des ordures par le citoyen remettent chaque jour une couche de composte aux coins réservés à la pose des poubelles. La reproduction des moustiques, mouches, rats et scorpions bat son plein et les risques potentiels connus de tous les services concernés font miroiter le spectre de la fièvre typhoïde, du paludisme, de la leishmaniose et de l'envenimation scorpionique, pour ne pas citer toutes sortes d'allergies respiratoires et cutanées. L'heure est à l'intervention rapide et ciblée, au moment où les larves et les œufs sont couvés ; après, l'été apportera son lot de malades et de morts.