Atteint d'une balle en caoutchouc lors de la répression violente de la marche du 20 avril dernier, à Tizi Ouzou, Lounis Aliouat, 20 ans, du village Tala Athmane, a perdu son œil droit. Lors de l'intervention chirurgicale subie à l'hôpital Belloua, les chirurgiens lui ont retiré un projectile d'environ 2 centimètres de diamètre qui lui a transpercé le globe oculaire, nous a précisé un membre de sa famille. Son frère, Abdellah, s'est rendu à notre bureau pour témoigner des circonstances de la blessure de Lounis et de l'angoisse de la famille qui demande que justice soit faite. «Le jour de la marche du 20 avril, mon frère allait rejoindre son lycée à Bouira. Il voulait passer par la gare de Bouhinoune de Tizi Ouzou. Il attendait un bus à la station près du CHU Nedir Mohamed. En constatant qu'il n'y a pas de bus, il a décidé d'aller à la Nouvelle Ville pour rallier la gare. Vers 15h, en arrivant au carrefour du 20 Avril, il a été atteint d'une balle en caoutchouc qui lui a transpercé l'œil droit. Tombé à terre, il avait été secouru par une dizaine de jeunes qui l'ont emmené à la clinique Yaker, à quelques mètres. De là, il a été évacué vers un ophtalmologue», raconte son père. Il a été ensuite orienté vers l'hôpital Belloua de Tizi Ouzou, où il a subi une intervention chirurgicale le lendemain, le 21 avril. «Les chirurgiens avaient alors extrait de son œil un projectile d'environ 2 cm de diamètre logé à l'intérieur du globe oculaire. Ces médecins lui ont entreposé ensuite une bille en silicone. Il ne pourra plus voir avec son œil droit. Il est traumatisé et terrorisé par ce qui vient de lui arriver», nous dit Abdellah, abattu par le chagrin de son frère. «Qu'a-t-il fait de mal pour qu'il soit la cible des violences de la police ?» s'est interrogé le frère de Lounis qui nous fera savoir qu'il a déposé, mardi, une plainte.