Nicolas Beau est aujourd'hui le responsable du site mondafrique.com, qui a divulguer les premières informations sur les biens de Saadani en France. -Les articles que vous avez publiés sur les biens du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, sur mondafrique.com ont eu beaucoup d'échos en Algérie. Comment avez-vous eu l'idée de travailler sur ce sujet ? Je connais des personnes aux Douanes et à Tracfin qui luttent contre le blanchiment d'argent. Les Douanes travaillent depuis longtemps sur les avoirs algériens en France, sans déboucher sur des résultats pour le moment. Mais ils ont des pistes. J'ai également des contacts en Algérie qui m'ont confirmé, notamment, le cas Saadani. Il n'est pas le seul, c'est clair. Mais la grossièreté de ses détournements a fait qu'aujourd'hui tous les projecteurs sont braqués sur lui. -Amar Saadani vous a demandé, comme il l'a fait avec les titres ayant repris vos informations, de retirer l'article en question. Avez-vous eu d'autres contacts avec lui ? Si on n'avait pas eu des éléments un peu plus précis, on aurait été obligés de retirer le papier. Au départ, je pensais qu'il est normal de lui accorder un droit de réponse. Mais lui, il a tenté de placer la barre très haut en voulant nous obliger à reconnaître que nous avions eu tort sur toute la ligne. Là, je crois qu'il ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des éléments précis. Il y a eu des contacts entre l'avocat de M. Saadani et mon propre avocat. Au début, je voulais lui accorder un droit de réponse, d'autant plus que concernant le montant détenu sur son compte bancaire, je n'avais pas de preuves matérielles et cela je l'ai expliqué dans mon article. -Vous venez de publier deux papiers sur les appartements de M. Saadani et sa carte de résidence obtenue en 2012. Avez-vous consulté les documents que vous citez dans les deux articles ? Bien sûr ! Au départ, je n'ai pas détaillé, car M. Saadani n'est pas une personnalité de premier plan en Algérie. -Mais personne ne peut acheter des appartements en France sans avoir de l'argent dans le pays ou sans recourir à un transfert d'argent… C'est évident ! Il a des avoirs en France. Ça, on le sait. On sait aussi qu'il est accusé de détournement en Algérie. Mais la difficulté est de savoir quel est le montant détourné et transféré en France ou ailleurs. De toute façon, il y a des canaux de transfert qui sont connus, notamment via la Suisse. Ces réseaux sont jugés acceptables par les autorités françaises. -Concernant la carte de résidence de M. Saadani, l'a-t-il obtenue en sa qualité d'ancien président de l'APN en Algérie ? Il est passé par un circuit VIP et un peu protégé. Mais je ne sais pas qui est intervenu en sa faveur.