Des terrains se trouvant dans des régions riches en vestiges archéologiques, ont été attribués pour la réalisation de divers projets, et ce, en violation de toutes les lois qui protègent ce patrimoine. AKhemissa, Taoura, M'daourouch, Tiffech et Souk Ahras, des vestiges d'une grande importance historique sont victimes d'atteintes multiples de la part des habitants des hameaux limitrophes. Des pierres taillées millénaires sont régulièrement détournées par les constructeurs qui en font des murs de soutènement et des supports pour leurs bâtisses. Cette pratique très répandue à Khemissa et dans l'antique Madaure n'inquiète, outre mesure, aucune des instances élues desdites circonscriptions. «Les élus communaux font peu cas de la situation et ils sont majoritairement responsables des atteintes multiples enregistrées dans ces contrées qui regorgent d'objets historiques inestimables. Ils implantent des projets d'utilité publique et des logements ruraux sur des sites pourtant protégés et c'est toute une guerre de paperasse que l'on doit livrer avant de faire valoir le droit à la protection des monuments antiques et autres terrains qui recèlent des richesses archéologiques énormes», a déclaré à El Watan une jeune archéologue de la région de Khemissa. Cette dernière où l'on compte une superficie de plus de 65 ha, vit au rythme des litiges avec les indus occupants de plusieurs lopins de terre. Une mesure somme toute flexible, prise à l'adresse des éleveurs d'ovins et de bovins, a été mal interprétée par les pasteurs qui y voient un droit acquis pour raison de proximité de ces lieux. Un espace où nichent les chiens et paissent les moutons ne peut que donner une impression on ne peut plus réductrice de ce pan de l'histoire antique. A Taoura, aux lieux-dits El Ouendi et Larmout, des bâtisses poussent comme des champignons et aucune réaction n'est perceptible chez les élus municipaux malgré les écrits émanant de la direction de la culture. Le chef-lieu de wilaya, le lieu le plus riche en vestiges et où l'on suppose l'existence, -ensevelie sous terre-, de l'antique Thagaste, est livré aux recycleurs du foncier. L'Histoire y est saccagée à coup de rétro-chargeur et de bétonneuse sans qu'aucune partie ne s'en offusque. «Plusieurs manuscrits et des références fiable, limitent l'antique cité entre l'actuel pont de la gare ferroviaire et l'hôpital régional, avec au milieu, c'est-à-dire le boulevard Amiret, l'essentiel des activités commerciales, des vergers, des bains romains et des casernes. Les chantiers interrompus du temps de feu Miloud Tahri, ont été relancés quelques mois après son départ grâce à l'insistance de certains élus locaux», témoigne un membre de l'APW. Une rencontre programmée récemment par la direction de la culture et plusieurs autres partenaires avec, comme ordre du jour, la protection du patrimoine archéologique lors du lancement de certains projets d'utilité publique a permis aux responsables de cerner certains comportements négatifs. Lors de cette même rencontre, tous les P/APC ont brillé par leur absence.