C'est une usine ultra moderne que nous eûmes le droit de visiter dans l'univers extraordinaire de la marque espagnole Seat. Une usine qui représente à elle seule la fierté du peuple espagnol. «40 000 familles vivent grâce à cette usine», lance une de nos accompagnatrices. Appareils photo et caméras interdits au sein de cet édifice, le groupe espagnol tient à la confidentialité de ses équipements et des technologies de dernière génération qu'il a acquis depuis son rachat par le géant germanique de l'automobile, le groupe VW. L'usine Seat de Martorell, connue en Espagne, en Europe et même à travers le monde, est l'une des usines les plus modernes. S'étendant sur une superficie de 320 000 m², soit 400 terrains de football, 260 000 m² sont des espaces paysagers. L'usine emploie 11 500 personnes. Seat emploie également 2000 personnes dans ses autres sites, à savoir la Palmela (Portugal) où est produite Alhambra, et Mladá Boleslav (République tchèque) pour la Seat Toledo. Notre visite débute par le site des grosses pièces, où plusieurs presses sont visibles. L'assistante du chef de département nous fait faire le tour du propriétaire. Presses de coupe et de tassage, presses de transfert, les 3 principales fabriquent les pièces de l'intérieur, avec des entrepôts de matrices et d'entretien, de formes de carrosseries et de coupes finales. S'étalant sur 18 000 m2, cette étape a une capacité de fabrication de 30 000 coupes et 38 000 pièces/jour. Le timing est tellement respecté que les ingénieurs et les techniciens n'ont pas droit à l'erreur. Tout est contrôlé pour que la qualité de la pièce soit précise, sinon celle-ci est rejetée à la prochaine chaîne. Notre guide nous mènera par la suite vers un tableau relatant l'évolution des blisters ou les lignes des véhicules Seat tout au long des années. Elle nous informera que «le vide entre le capot et l'aile pour une Leon est de l'ordre de 2,2 mm, alors que pour une Golf 7 il est de 4mm et de 3,1mm pour une Audi A3. Ceci renseigne sur le degré de précision de nos équipes et de nos équipements», lâche-t-elle. Au niveau de l'atelier carrosserie, le responsable nous guidera vers un univers de coupes de la tôlerie. C'est ici que le processus de l'usinage carrosserie se fait. Avec une carrosserie/minute, soit 700 unités/jour, cette chaîne possède une capacité de 2900 unités/jour, emploie 390 personnes qui sont assistées par 598 robots. Les véhicules subissent alors des soudures classiques, ou alors celles au laser uniforme sur toute la ligne du toit. Les deux parties latérales sont soudées au châssis avant que des robots s'occupent de la vérification des soudures entre les parties latérales, le châssis et le toit. Tout est coordonné comme du papier à musique et contrôlé par ordinateur. Par la suite, nous eûmes droit à la phase finale ou de mariage des éléments, où pas moins de 4000 personnes veillent au grain pour un montage final de 2100 unités/jour. Le responsable de cet atelier nous invitera à assister au montage extrême d'une Seat Leon. Elément par élément, le châssis et la tôlerie, ajustés au niveau des finitions, arrivent par voie aérienne et se «marient» avec le moteur, avec le palier avant et arrière, avant que le tout ne soit «serré» avec 106 vis. «Au moindre souci d'ajustement, les ingénieurs interviennent et arrêtent le processus ; si une vis est mal faite, la ligne s'arrête automatiquement et l'ingénieur procède à la vérification», nous lance- t-il. Notre interlocuteur nous informera que 25% des employés de cette usine sont des femmes et 25% des véhicules possèdent un volant à droite et sont déjà commandés. Pour Antonio ValdiVieso, directeur communication de la marque, Seat est la seule entreprise de son secteur à créer, développer, produire et commercialiser des voitures en Espagne. Elle exporte plus de 80% de ses véhicules et est présente dans plus de 75 pays. En 2013, Seat a réalisé le plus gros chiffre d'affaires de son histoire, à 6,473 milliards d'euros, et a livré 355 000 unités. Seat dispose également d'un centre technique : une «plateforme du savoir» où travaillent plus de 900 ingénieurs, véritable force motrice de l'innovation pour le premier investisseur industriel en R&D d'Espagne. Enfin, la visite de la délégation algérienne avait commencé par des essais de la gamme Seat, entre autres la Leon Cupra de 280 CV, la Leon ou encore la Seat Toledo depuis la capitale catalane, Barcelone, jusqu'à la ville de Valencia. Nous eûmes le droit d'assister à une partie de football, où l'équipe de Feghouli, le FC Valencia, s'est inclinée par la petite marge (1 à 0) face à la redoutable et très coriace équipe de Diego Costa, l'Atlético Madrid. Une rencontre qui s'est d-éroulée dans une ambiance de fête, loin, très loin même de nos stades qui n'ont de stade que le nom.