Les conditions d'hygiène d'abattage sont lamentables dans cette structure où il n'y a même pas d'eau courante. L'abattoir communal de Guelma est un cloaque à ciel ouvert. Durant des décennies les autorités locales ont été incapables de prendre les mesures qui s'imposent et par là même faire appliquer la réglementation en vigueur en matière d'hygiène et de sécurité. Mais il faut se rendre à l'évidence, ceux qui font et ont toujours fait la loi à l'abattoir communal de Guelma, ne sont certainement pas les services d'hygiène de l'APC, la DCP, la direction de l'environnement ni même le service vétérinaire, étant tous réduits à leur plus simple expression : une entité administrative. Il est pourtant aisé de faire des constats accablants. Des constats couchés sur papier qui ne font que grossir, depuis des années, de volumineux rapports sans lendemain. En somme, ce qui se passe à l'abattoir de Guelma est l'expression même de l'échec, car ce sont les barons de la viande, ceux qui fourguent aux consommateurs de la «vache laitière cachectique» et des «brebis boiteuses» au prix fort, qui sont les gagnants. Pis encore, les conditions d'hygiène d'abattage sont quotidiennement bafouées. C'est le souk! Les excréments jonchent le sol, du portail d'entrée extérieur jusqu'aux salles d'abattage. Les odeurs nauséabondes de charogne vous accompagnent, car dans un recoin, ne finit plus de pourrir un monticule d'abats, susceptible d'être incinéré. «Mais comment voulez-vous incinérer de la viande impropre à la consommation, si l'incinérateur est en panne depuis des décennies ?» nous dit-on. En effet, sur les lieux, il y a de quoi se poser des questions car, comble des combles, il n'y pas d'eau courante dans cet abattoir ! La chaîne de froid est quasi inexistante. Quant aux sacrificateurs, des personnes qui n'auraient aucun statut, ni couverture sociale, encore moins un employeur, seraient les « garde-fous » de l'édifice. Sur le plan juridique, l'abattoir communal de Guelma, comme son nom l'indique, appartient à l'APC mais sous la responsabilité du locataire des lieux, toujours le même. Une responsabilité bien définie suivant un cahier des charges. Contacté, hier, à ce sujet, le P/APC de Guelma nous déclare : «Ce locataire, a, selon les clauses du cahier des charges, la responsabilité de maintenir l'intégrité de l'édifice et ses dépendances ainsi que les matériels existants. Il a aussi la responsabilité de maintenir une hygiène irréprochable des lieux (enlèvement des déchets) et de faciliter le travail de l'inspecteur vétérinaire.» En clair, à entendre le maire, c'est reparti pour trois longues années d'anarchie, d'autant que la convention signée entre la commune de Guelma et ce locataire a pris effet le premier janvier 2014, jusqu'au 31 décembre 2016. Quoi qu'il en soit, les autorités locales connaissent parfaitement la face visible de ce dossier, reste à expliquer cette reconduction malgré la situation chaotique.