Que se passe-t-il chez les proprio de la vieille cité des secteurs sauvegardés, dont les demeures éligibles à la restauration sont en stand-by ? Depuis plusieurs mois, il semble que certaines entreprises engagées dans le cadre de la première phase d'urgence ont levé le pied... «Bien que certaines douérate soient vidées de leurs occupants, les travaux semblent faire du surplace», fulmine Chafik Kechkoul, un propriétaire d'une douéra sise rue Kheireddine Zenouda, (ex-la Grenade ou zankat Bou'akacha), indiquant que l'opération est à l'arrêt depuis sept mois. «Depuis plus d'une année, la phase étaiement à l'intérieur des bâtisses n'est pas encore terminée. Quant à celle relative à l'opération de restauration, c'est une autre paire de manches», renchérit-il désemparé. Selon notre interlocuteur, le motif de ce retard est lié à la «désertion» de l'entreprise «La Bâtisse» qui a pris ses cliques et ses claques, et ce, «faute de versement financier (attachements de décomptes présentés, ndlr) qu'il attend des pouvoirs publics pour les travaux qu'il a effectués». Le nerf de la guerre fait apparemment défaut, pendant que les locataires attendent que le plan permanent de sauvegarde soit concrétisé dans les meilleurs délais. Ces derniers crient leur colère et ne savent plus à qui adresser leur angoisse due à la longue attente. Plus, ils ne sont pas pour le moins rassurés sur les délais de réception des demeures de la vieille médina en restauration, avec les supposés aménagements des places et placettes aussi repoussantes que fangeuses, pour lesquelles plus de 150 entreprises sont affectées. «Nous sommes livrés à nous-mêmes», tempêtent les pensionnaires dont les maisons sont concernées par l'opération. Une opération en berne. Une question légitime se pose et s'impose. Qui est derrière cette situation qui perdure, et qui plus est ne renseigne pas moins sur la l'état d'irresponsabilité ? L'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogbec), le BET, la wilaya ou l'Agence nationale des secteurs sauvegardés (Anss), un organisme qui, depuis son installation à Dar El Kadi il y a plus d'une année n'est pas encore opérationnel ? Les architectes et autres spécialistes dans le domaine de la restauration avancent, quant à eux, nombre de dysfonctionnements, notamment le manque de moyens humains et... surtout l'absence de coopération multisectorielle au profit d'un patrimoine qui hurle son désarroi.