De superbes plans d'extérieur sont proposés aux visiteurs du salon du tourisme par l'association Tajmaat n'Djebla dont le village surplombe les mirifiques rivages de Beni Ksila. Les maisons de pierre taillée et de tuiles provençales ont gardé leur cachet typique kabyle. L'ensemble dégage un aspect pittoresque en dépit de l'image de ces nouvelles bâtisses en parpaings, parallélépipèdes difformes, qui n'ont aucune âme et qui ont envahi de nombreux villages de la Kabylie. L'on peut dire que Djebla a gardé ce trait ancien parce que déserté par la population qui avait, à l'âpreté de la vie paysanne des montagnes, préféré migrer vers un horizon plus clément. Aujourd'hui, nous apprend Farid, le président de l'association, sur les 140 foyers que comptait le village au lendemain de l'indépendance, il n' y en a plus que huit qui y restent accrochés. Certaines maisons, comme le montrent les prises de vue exposées, tombent en ruine mais beaucoup restent debout. Et l'idée adoptée par l'assemblée du village d'ouvrir les lieux au « regard de l'étranger », chose peu courante dans les us kabyles, avait débouché sur l'élaboration d'un projet d'aménagement et de restauration, présenté au public à l'occasion dudit salon. Le document détaille des opérations de défrichement, déblaiement des dallages en pierre des chemins qui parcourent le village, la restauration de 30 maisons et la réinitialisation d'un intérieur d'une maison pilote, avec tout ce que cela suppose, du crépissage à la terre glaise, aux ornements et à l'ameublement. A long terme, il est même envisagé d'ouvrir sur les lieux un musée puisqu'on détient déjà une partie de l'outillage, des ustensiles de cuisine, des éléments d'emmagasinage et de séchage à exposer. Ces éléments appartenant à un passé récent font partie des objets présentement exposés. L'objectif donc de la participation au salon est de glaner la modique somme d'un million de dinars, estimation du coût de ce projet. La population native du village, donné l'accord de sa participation à hauteur de 20% du coût.