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L'administration publique algérienne, cette mal-aimée
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Publié dans El Watan le 18 - 05 - 2014

L'administré, quel que soit son rang social, est, quotidiennement, confronté à l'administration : du premier contact avec la vie, puisqu'on est tenu de déclarer toute naissance aux autorités administratives, jusqu'au décès et au permis d'inhumer qui en est délivré.
Pour le commun des citoyens, l'administration, en l'état, reste un labyrinthe de ruelles sinueuses, emmêlées, tortueuses, où il ne fait que se heurter à des difficultés d'accueil, au manque d'informations, à la complexité des procédures, à l'inertie des responsables, à l'impéritie des agents et, pour couronner le tout, l'abus d'autorité et l'inapplication du droit.
Ce sont des aspects comme ceux-là qui donnent l'image d'une administration mal-aimée, dans toutes ses composantes, qu'elles relèvent des services centraux ou de ceux dits déconcentrés.Ce n'est pas, bien évidemment, une tare spécifiquement algérienne, car, réellement, quelle est cette société qui peut se vanter d'avoir une administration parfaite ? Partout dans le monde les relations administration-citoyens se caractérisent par des hauts et des bas, mais le plus significatif, c'est la régularité de la courbe : elle ne doit pas traduire un état de mauvaises relations.
Evoquer ces mauvaises relations, cela signifie tout simplement qu'il faut mettre le doigt sur une réalité amère, vécue par le commun des Algériens, difficilement évitable, produit normal de tout appareil bureaucratique : l'administration fonctionne mal, au point où parfois elle dessert plus qu'elle ne sert. En théorie, elle est supposée être au service de l'intérêt général, soucieuse du respect du droit, n'ayant pour buts que ceux consistant à remplir convenablement les missions qu'on lui assigne, notamment les missions de service public.
Dans la réalité, l'administré qui se présente à elle a l'impression d'être livré à son propre sort ou, pis encore, d'être l'intrus qui dérange les responsables «qui n'ont pas que ça à faire», c'est-à-dire se préoccuper de lui et de son devenir. Et, quand quelqu'un daigne enfin l'écouter, il doit, au mieux, administré qu'il est, improviser un bref exposé afin de justifier sa présence dans les couloirs de l'administration. Dans ce cas précis, il n'est pas à l'abri d'entendre une réponse lui signifiant «de revenir plus tard», l'heure étant, par exemple, «aux préparatifs des élections présidentielles».
En réaction, l'administré qui peste contre l'Etat se trompe de cible : en réalité, c'est à l'administration qu'il a eu affaire et d'où il est reparti bredouille ! Oui, mais posons-nous la question de savoir pourquoi cet administré est reparti
bredouille ? C'est peut-être aussi de sa faute, lui qui ignore tout des procédures administratives en usage, des jours de visite, et qui, peut-être, ignore même tout de la structuration de sa propre commune.
L'exemple nous est donné par ce candidat-architecte, postulant pour un poste de travail dans sa commune et qui, à la question qui lui a été posée de parler de l'APC, en général, avoua son ignorance et admis qu'il ne connaissait, en fait, que «l'mir» et «le joint-mir».
En revanche, pour les questions concernant sa spécialité, il s'en est plutôt bien tiré, ce qui a amené l'examinateur qui voulait, peut-être, faire œuvre utile, à lui poser cette question-piège : «Quelle est la différence entre le joint-mir et le joint de dilatation (il s'agit d'un procédé technique qui confère à la structure une certaine souplesse) ?».
Le candidat s'étant plongé dans une profonde méditation, il était plus que nécessaire de le réveiller et de lui clarifier toutes ces définitions dont il ignorait non seulement la sémantique mais aussi l'existence.Ceci dit, on présente, toujours, l'administration comme le bras de l'Etat, mais on ne doit pas perdre de vue que c'est un bras qui dispose, en réalité, d'une autonomie voisine de l'indépendance. En plus, l'administration c'est la réglementation appliquée dans toute sa rigueur, l'administré, lui, est censé ne pas ignorer la loi.
D'ailleurs, tous les textes juridiques, du plus important à la simple circulaire, sont élaborés, pensés, réfléchis et discutés dans les sphères de l'administration et ne peuvent, conséquemment, échapper aux avis, observations et amendements de celle-ci, avant d'arriver à leur approbation.Elle reste incontournable et les services publics qu'elle assure, s'ils ont une raison d'être, c'est bien sûr celle consistant, majoritairement, à fournir des prestations aux citoyens. Mais lorsque celles-ci présentent des défaillances, elles deviennent, fatalement, un ensemble de désagréments et surtout d'illusions pour eux.
Conséquemment, un mur d'incompréhension s'installe entre l'administration et les administrés et le fossé se creuse davantage, il en est de même de la confiance qui s'effrite. La contestation s'installe forcément.
On demande le départ des élus, on conteste les walis. On ne veut plus de cette administration fondée sur l'autoritarisme, sur le repli, le clientélisme et où s'entremêlent des notions confuses d'intérêt général, intérêt public, ordre public ou intérêt du service.
L'administration, depuis 1962, continue d'apparaître comme opaque, clientéliste et inhumaine pour les administrés.
Elle leur est, de leur point de vue, injuste, contrairement à ceux, une minorité, «qui ont leurs entrées», et qui, par des pratiques condamnables, faut-il le rappeler, arrivent à tous les coups à se faire entendre et à concrétiser leurs demandes, dont certaines sont à la limite de la légalité. Là, il faut le dire et le dénoncer : qu'un responsable sait qu'il peut en toute impunité défier la règle de droit pour lui supplanter ses propos critères et apporter à ses connaissances «son petit coup de pouce» est tout simplement intolérable, mais malheureusement usité dans l'administration telle qu'elle est pratiquée dans nos contrées d'ici-bas.
Et n'importe quel citoyen peut citer une foultitude d'exemples du genre pour accréditer cette affirmation et justifier son désamour de l'administration. Il va sans dire que cette façon de faire est, heureusement, circonscrite à quelques cas et qu'elle ne concerne pas toute l'administration, encore moins l'ensemble des agents qui y officient. Mais le danger est là. L'Etat peut décider des projets les plus ambitieux, donner les instructions les plus louables, signer les textes les plus audacieux et se rendre compte que son appareil d'exécution est atteint de paralysie, de bureaucratie, et ne répond pas aux objectifs assignés.
Que faut-il faire en pareil cas ?
• décider de déplacer les responsables, en nommer d'autres plus compétents, oui, peut-être ;
• faire tourner les agents plus ou moins confrontés à ces risques, les permuter, peut constituer une solution ;
• se refuser à admettre de telles situations qui concernent peut-être des cas isolés et dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, c'est quelque part vouer à l'échec toute volonté de progresser.
Et quand bien même il n'existerait que quelques cas rares, il faut se garder de les qualifier d'insignifiants. On doit, au contraire, les considérer comme une tumeur qui risque de gangrener, à terme, tout l'appareil administratif.
On ne doit pas amplifier outre mesure le sujet au point de le noyer dans l'immense problématique de la réforme du service public, concept encore à la recherche de sa propre définition et d'en faire un ministère qui se cherche encore, perdu qu'il est dans la «transversalité» dans laquelle on l'a confiné. La solution, disais-je, ne doit pas consister dans la création d'un ministère chargé de la réforme du service public, budgétivore, inutile, qui ne servirait qu'à donner des postes aux fils de et à recycler un personnel en panne d'idées. Tenez, ce ministère qui assure pourtant sa tutelle sur la Direction générale de la Fonction publique n'a pas fait montre de la moindre réaction concernant le scandale du «gel de 140 000 postes de travail», qui a pénalisé tant et tant de demandeurs d'emploi, qui sont en droit de demander des comptes et d'exiger des sanctions en rapport pour les auteurs.
Et puis, que peut faire ce département dans l'immédiat, sachant, comme l'expérience l'a démontré, que le mauvais accueil de l'administré, le manque de transparence des décisions administratives…, en un mot tous ces aspects négatifs ne nécessitent ni lois, ni décrets, ni des réformes décidées à partir du Palais du gouvernement pour être supprimés ou tout au moins atténués ? Chaque département ministériel, celui de la Santé, me semble-t-il, a commencé déjà le travail, doit recenser, à travers une structure ad hoc, tout ce qui porte préjudice aux relations administration-citoyens dans le but de leur amélioration et leur perfectionnement.
Cette structure pourrait fixer des délais raisonnables pour le traitement des dossiers, améliorer les prestations aux usagers, simplifier les procédures, éviter celles qui sont inutiles, réduire les pièces du dossier, affecter la ressource humaine qu'il faut là où il faut. De plus, et dans la mesure où les réformes exigées pour améliorer les services publics dans le secteur de la sécurité sociale ne sont pas les mêmes que celles exigées dans celui des travaux publics, des transports, ou des impôts, chaque ministère doit chercher l'amélioration de ses propres services, sans attendre la réforme de l'administration dans son ensemble.


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