L'Algérie opte officiellement pour l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Réuni hier à Alger, le Conseil des ministres a donné son feu vert pour l'entame des prospections dans ce domaine et le lancement «des procédures requises en direction des partenaires étrangers». «Les projets d'accord pour entamer les prospections seront soumis le moment venu à la décision du Conseil des ministres», explique un communiqué de la Présidence, rendu public à l'issue de cette réunion. Selon la même source, le président Bouteflika «a instruit le gouvernement de veiller à ce que la prospection et, plus tard, l'exploitation des hydrocarbures schisteux soient menées en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l'environnement». Selon une communication présentée à l'occasion par le ministre de l'Energie et des Mines, les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales «appréciables» en gaz et huile de schiste ainsi que des perspectives «prometteuses» en termes de quantités récupérables. Afin de confirmer le potentiel commercial de ses ressources, l'Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits étalé sur une période de 7 à 13 ans. L'Algérie est classée au troisième rang mondial, après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schiste récupérables, selon le dernier rapport mondial du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'hydrocarbures non conventionnels. Le DoE évalue ces réserves à 19 800 milliards de mètres cubes, situées essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadamès, Timimoun, Reggane et Tindouf. L'exploitation de cette énergie non conventionnelle a, rappelons-le, suscité un débat houleux en Algérie. De nombreuses organisations et des partis politiques se sont opposés à cette option qui présente, selon eux, des risques majeurs sur l'environnement et sur les nappes phréatiques dans le sud du pays.