De la littérature. Depuis 15 ans, les plans d'action des gouvernements successifs se suivent et se ressemblent, à croire que le statu quo a atteint même les idées. Le «nouveau» gouvernement Sellal vient de livrer sa «nouvelle ancienne» feuille de route aux députés pour examen. Le plan d'action du gouvernement semble une copie des précédentes livraisons, une ritournelle qui finit par lasser et par confirmer un état de blocage et d'incapacité à innover ou proposer des solutions concrètes à de vrais problèmes. Le 1er juin prochain, Abdelmalek Sellal se présentera devant les députés pour réciter les promesses de renforcer l'investissement local, de créer davantage d'emplois, de livrer des milliers de logements, d'améliorer le service public, de garantir une meilleure couverture sanitaire, de développer l'économie productive, de garantir l'indépendance de la justice et de lutter contre la corruption. Les mêmes promesses faites en 15 années de règne mais qui peinent à trouver une concrétisation sur le terrain. Le fameux programme du Président, que tous les gouvernements, depuis 1999, ont vu dérouler devant leurs yeux sans savoir où pouvoir lui donner matière à exécution, est aujourd'hui servi pour amorcer le 4e mandat. Cette stagnation est d'ailleurs «justifiée» dans l'exposé des motifs du plan d'action par la reconduction, le 17 avril dernier, du président Bouteflika. «Le peuple a marqué son attachement résolu à la poursuite de l'œuvre de renouveau entreprise et son entière adhésion à la concrétisation des objectifs de pérennisation de la sécurité et de la stabilité nationales», est-il souligné dans l'introduction du programme du gouvernement, annonçant déjà, sans surprise, qu'il ne faut pas s'attendre à une révolution des idées ou des propositions dans la nouvelle copie de Sellal. Les mots «poursuite» et «continuer» reviennent tout au long du document. Faut-il se réjouir de la nomination de nouvelles têtes dans l'Exécutif, même bardées de diplômes, lorsqu'elles héritent de la même copie que leurs prédécesseurs ? Ledit plan d'action, qui ne renferme pas d'annonce majeure, confirme l'attachement du gouvernement à garder la charte portant paix et réconciliation comme seul cadre de prise en charge des conséquences de la décennie noire et d'annoncer, sans les citer, la mise en œuvre de nouvelles mesures en faveur des victimes du terrorisme et de la tragédie nationale. Le gouvernement confirme aussi l'orientation vers la production d'énergie non conventionnelle avec l'exploitation du gaz de schiste. Le français GDF Suez est déjà sur des projets d'exploration dans le Sud algérien, notamment dans la région touristique de Timimoun, alors qu'en France, cette exploitation est prohibée. N. Bouaricha