L'autoroute Est-Ouest doit être réalisée en 40 mois, mais le chantier n'a pas démarré et la phase étude peut se prolonger jusqu'à fin 2006. Ministère des Travaux publics et experts divergent sur le calendrier. L'autoroute Est-Ouest serait-elle déjà en retard sur son échéancier de réalisation ? Quelques signes ont pu le laisser penser alors qu'aucun des trois lots (Est, Centre et Ouest) n'est prêt à ouvrir solennellement son chantier en ce mois de juillet, plus de deux mois après l'attribution des contrats mi-avril dernier par lAgence nationale des autoroutes (ANA). Un expert international rencontré dans un pays maghrébin affirme que les raisons de ce « glissement » sont plus sérieuses que de simples difficultés techniques d'installation en Algérie des deux consortiums japonais (Cojaal) et chinois (Citic CRCC) en charge de la réalisation : « Sur les 927 km qui restent à construire seuls 22 km du côté d'El Harrouch au nord de Constantine peuvent être engagés sans études complémentaires. Pour tout le reste, il faut encore des mois d'études pour pouvoir passer à la phase de réalisation. En outre, l'étude péage n'a pas encore était réalisée. Or c'est elle qui décide de l'emplacement des gares à péages et des bretelles de sortie à péage, c'est un facteur porteur de retard dans la réalisation ». M. Bouchama le secrétaire général du ministère des Travaux publics est un technicien qui connaît bien le dossier de l'autoroute Est-Ouest, il est formel : « Les études qui restent à réaliser n'auront aucune incidence sur les délais de livraison de l'autoroute. Il y a déjà beaucoup de quoi faire avec les études disponibles celles qui vont être rendues au courant du mois de juillet et qui portent sur environ 160 km. Les chantiers vont démarrer et ne s'arrêteront jamais à cause d'un retard dans les études » Tout serait en fait ainsi convenu dans les contrats- programmes signés récemment : « les consortiums se sont engagés sur la base d'avant projets sommaire (APS), le couloir est connu sur 200 mètres de largeur tout au long des 927 km. Il s'agit de grandes entreprises elles vont réaliser rapidement les études manquantes, d'ailleurs elles sont contractuellement tenus de nous les présenter six mois après le lancement des travaux. En France deux ou trois autoroutes ont été réalisé selon la même formule à partir d'APS fournit par les pouvoirs publics sans que cela ne pause de problèmes de délais. Généralement ces entreprises préfèrent se fier à leurs propres études ou elles utilisent leur expérience. Rien n'aurait changé si on n'avait fournit des avant projet détaillé sur l'ensemble de l'ensemble ; elles auraient repris les études ». Les études à réaliser ne vont elles donc pas gênés l'avancée du chantier ? Sur le tronçon est le consortium japonais a lancé un appel d'offres en sous -traitance pour lavant projet détaillé et les études d'exécution sur le tronçon de 399 kilomètre qui lui revient de Bordj Bou Arréridj à la frontière tunisienne. Une source affirme que le meilleur délai que Cojaal a obtenu pour cette étude est dune année. Plusieurs avis estiment qu'il y aura pas de vrai lancement de chantier en 2006 et que la deuxième moitié de cette année sera consacré aux études détaillées : « des études qui peuvent y compris changer parfois le tracé ». Le feu vert de la commission des marchés La question est donc la suivante. Les consortiums Cojaal (Est) et Citic Crcc (Centre et Ouest) sont tenus de livrer l'autoroute au bout de 40 mois. Mais à partir de quelle date commence le compte à rebours des 40 mois ? A partir de la remise par le directeur de lANA de l'ordre de service (ODS) aux consortiums. Un début légal et solennel de la réalisation qui est encore ? devant nous sur le calendrier. Pourquoi ? M Bouchama rassure « les contrats sont à l'étude auprès de la commission nationale des marchés. Le feu vert est donc une affaire de jours. Les stèles sont prêtes sur les trois sites centre, est et ouest, les invitations sont lancées ». C'est le président Bouteflika qui posera la première pierre sur chacun des sites. Une première cérémonie était prévu le 28 juin dernier mais a été reporté à cause du déplacement à l'étranger du chef de l'Etat. L'autoroute Est-Ouest n'aurait donc pas pu prendre de retard puisque le compte à rebours des 40 mois, en fait, pas encore commencé. Là aussi le secrétaire général du ministère des travaux publics insiste sur la conformité du déroulement des opérations avec le planning arrêté : « les consortiums n'attendent pas les ODS pour travailler. Ils ont rendu visite aux walis sur le parcours de l'autoroute, commencé à installer des bases vies, entamé le recrutement du personnel en Algérie, lancés les repérages pour les approvisionnements en agrégats, importés des équipements » « L'étude péage va faire problème » Véritable démarrage des chantiers en 2006 ou simple tour de chauffe ? La fin de l'été apportera sa réponse. Il reste, en tout état, cette absence d'études péages qui de lavis des techniciens peut être , elle, encore plus gênante pour les consortiums qui réalisent car ils n'ont pas la charge de l'étude. « La aussi nous ne partons pas de rien, rassure M Bouchama, nous avons une idée sur l'implantation des gares à péages. Il faudra peut être dix mois pour que l'étude soit livrée cela ne perturbera pas l'avancée du chantier ». L'expert international qui déclare que la règle partout dans le monde est que l'étude péage précède de beaucoup le début des travaux. L'autoroute est- ouest a coûté environ 11,1 milliards de dollars à la parité courante de 1 dollar US pour 74 DA. Les lots sont revenus à 376 milliards de DA pour le groupement Cojaal à l'est du pays, 192,5 milliards pour Citic-Crcc au Centre et encore 258,4 milliards de DA pour les même Chinois à l'Ouest. Cet équipement, le plus important en cours de lancement sur le continent africain devrait être livré au plus tard à la fin de l'année 2009.