Les habitants du quartier des 212 logements, communément appelé la cité CNS, dans la ville de Béjaïa, sont descendus dans la rue en fin d'après-midi de jeudi passé pour fermement s'opposer au «détournement» d'une portion de terrain, qui fait jusqu'à présent office d'espace vert. Les protestataires, descendus en masse, ont fermé le carrefour qui, à telle heure de la journée, connaît un trafic particulièrement dense. Ce n'est qu'après que le P/APC se soit expressément déplacé sur les lieux que le sit-in a été levé. Le premier magistrat de la ville a dû exhiber un engagement écrit où il promet de convoquer prestement l'assemblée communale afin de rétablir l'affectation du terrain en question dans sa vocation première. De vive voix, il indiquera qu'aucun permis de construire ne sera délivré et il fait le serment «de rendre son mandat de P/APC» si le terrain n'ait pas été définitivement aménagé en espace vert. Il est utile de signaler que l'action citoyenne des habitants de la cité CNS a été manifestement mise en branle depuis plus de deux semaines à travers le déploiement de banderoles appelant à la restitution de cette assiette de terrain «sans qu'on ait alors entendu leur appel». «Arrêtez de marchander avec nos espaces verts !». Cette phrase au ton injonctif est inscrite sur une large banderole qui trône depuis près d'un mois à quelques mètres du siège de la wilaya. C'est, entre autres, le moyen qu'ont trouvé les habitants du quartier pour dénoncer l'empiètement du béton sur les espaces verts de la ville et inciter les autorités à réagir face à ce fléau. Le 3 mai dernier, un promoteur immobilier, qui s'apprêtait à donner le premier coup de pelle d'une promotion immobilière, a été acculé par les habitants de ce quartier qui l'ont obligé à retirer ses engins, déployés sur un espace vert devant lui servir d'assiette pour son projet. Dans une déclaration adressée au P/APC, le collectif des associations de la ville de Béjaïa, mentionne que ledit opérateur immobilier se disait «en possession d'un permis de construire». Le collectif informe que «le premier acquéreur de ce terrain a fait l'objet d'un rejet d'obtention d'un permis de construire par la direction de l'urbanisme de Béjaïa, ayant pour motif le classement du terrain en question comme étant un espace vert». Le collectif exige des autorités de «prendre une décision au sujet de ce terrain qui était et est considéré par les habitants et la direction de l'urbanisme comme étant un espace vert». Pour le mettre définitivement à l'abri de toute convoitise, le collectif demande dans sa missive au P/APC «de consolider la décision de la direction de l'urbanisme» et «l'aménagement du terrain en espace vert». C'est ainsi, en quelques mois, la troisième sortie citoyenne du genre après celles ayant dissuadé d'une appropriation d'un terrain au niveau du boulevard Amirouche et d'un autre à l'orée du bois des Oliviers.