Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, n'a pas démenti l'interdiction d'entrée en Algérie formulée, la semaine dernière, au juge français, Marc Trévidic. A une problématique juridique, une réponse politique. Interrogé dans les couloirs de l'APN, où il assistait aux débats sur la politique générale du gouvernement, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, n'a pas démenti l'interdiction d'entrée en Algérie formulée, la semaine dernière, au juge français, Marc Trévidic, chargé d'enquêter en France sur l'assassinat des 7 moines de Tibhirine en 1996. «Une instruction est ouverte par un juge près la cour d'Alger. Une autre instruction est ouverte en France. Il y a une collaboration entre les justices des deux pays. Puis, des commissions rogatoires sont désignées, à Alger, comme à Paris. Il n'y a donc aucun problème», précise le garde des Sceaux, signifiant ainsi que seule la justice algérienne peut enquêter en Algérie. Peu éloquent sur l'affaire Khalifa Pourtant, le magistrat français avait déjà séjourné en Algérie en mars dernier. Pourquoi cette attitude ? Le ministre n'en dira pas plus. Marc Trévidic a pourtant l'intention d'étendre ses investigations à l'Algérie. La justice française aurait même demandé l'exhumation des corps pour tenter de découvrir la vérité.Aucune réponse du côté algérien. Interrogé sur l'autre sujet qui concerne la coopération algéro-française, à savoir l'affaire Khalifa, Tayeb Louh a été peu bavard. «Une instruction judiciaire est en cours. Il y aura donc forcément un procès public», a répondu M. Louh, souriant. Quand ? «C'est à la justice de décider», répond encore le garde des Sceaux, avant d'aller déjeuner, laissant les journalistes sur leur faim. A rappeler que le procès Khalifa s'ouvre ce matin à Nanterre, pas loin de Paris, dans son volet français.Le principal accusé, Moumen Khalifa, sera absent. Il est en prison en Algérie depuis fin décembre 2013.