C'est à partir du siège du ministère de la Défense nationale que Abdelaziz Bouteflika a mis fin à toute spéculation relative à un éventuel désaccord entre lui et certains patrons de la grande muette au sujet de la réconciliation nationale. Il a également choisi la date symbole du 5 juillet, 44 e anniversaire de l'indépendance et la tribune du ministère de la Défense pour annoncer sa volonté d'amender la Constitution avant la fin de l'année. La symbolique du message est très forte. Investi de son statut de chef suprême des forces armées, Bouteflika a même promu et publiquement (annoncé par l'APS), le premier responsable des renseignements, le général-major Mohamed Medienne, plus connu sous le pseudonyme de Toufik, au plus haut grade de l'armée, à savoir général de corps d'armée. Pour la première fois, le nom de Mohamed Medienne est cité parmi les officiers supérieurs promus. Bouteflika a également hissé au même grade deux autres généraux-majors Ahmed Gaïd Salah, l'ancien commandant des forces terrestres, devenu chef de l'état-major de l'ANP, Benabbès Gheziel, ancien patron de la Gendarmerie nationale, actuellement conseiller à la Présidence. Cette cérémonie est la première du genre, dans la mesure où les actuels généraux-majors de corps d'armée, comme l'ancien chef de l'Etat major, Mohamed Lamari, ont été promus dans la discrétion la plus totale, durant la décennie écoulée. Depuis son arrivée en 1999, Abdelaziz Bouteflika, de part le contentieux qui l'opposait à l'ancien chef d'état-major, a fait de ces cérémonies de remises de grades une simple formalité protocolaire, organisées à la hâte, sans aucune parade ou discours. C'est la première fois que le président utilise la tribune du ministère de la Défense pour annoncer un événement politique majeur : la révision de la Constitution. Lors de cette cérémonie, il a également promu aux grades de généraux-majors, les généraux Amar Athamnia, chef de la 6e Région militaire et Abdelkader Lounès, commandant des forces aériennes et aux grades de généraux, les colonels Noureddine Khaloui, Mahmoud Laraba, Rachid Benessassi, Mohamed Lakmeche, Abdelghani Hamel, Mohamed Ambar, Abdelkader Bengrine, Abdelkader Khemane, Abdelkader Lachkhem, Ali Akroum, Abderrahmane Moukrani, Abdelkader Bendjelloul, Boujamaâ Boudouaouer, Si Aïssa Chikhi, Youcef Madkour, Boumediene Benatou et Mohamed Laïd Guendouz. Le président a surpris l'assistance, composée surtout des officiers de l'ANP, en affirmant que le terrorisme a été vaincu grâce aux sacrifices de tous les enfants de notre peuple, à leur tête les forces de l'Armée nationale populaire et tous les corps de sécurité, qui ont toujours été le bouclier de la République démocratique et populaire et le garant de sa sécurité, de son unité et de son intégrité. « L'idéologie de l'extrémisme et de la violence a-t-il déclaré, a été défaite et les valeurs de liberté, de démocratie et de tolérance, ancrées dans notre société, ont triomphé. Les efforts de lutte antiterroriste se sont poursuivis avec détermination et fermeté, tant pour la lutte contre les retombées directes du terrorisme que pour le traitement des causes du déséquilibre, de l'animosité et de la haine. »