Vingt-neuf citoyens, dont 17 en fuite, faisant l'objet de mandat d'arrêt, ont été condamnés, hier par le tribunal de Laghouat, à des peines allant de 6 à 12 mois de prison. Les mis en cause, dont 5 relaxés lors de cette audience, avaient participé, le 8 juin dernier, à des manifestations pour dénoncer une liste de bénéficiaires de logement. Des affrontements ont eu lieu ce jour-là, ce qui a conduit à l'arrestation de 17 citoyens, tandis que 17 autres sont toujours en fuite. Les chefs d'inculpation retenus contre eux sont «attroupement armé» ; «agression envers les agents de la force publique» et «destruction de biens d'autrui», selon un avocat du collectif de défense de ces citoyens, Me Ahmine Norddine, contacté par nos soins. La LADDH, section de Laghouat, dénonce ce qu'elle qualifie de «persécution qui ouvre la voie à une campagne inquisitoriale en contradiction avec un Etat de droit». Il convient de préciser que 17 personnes ont été jugées par contumace à deux années de prison ferme. La LADDH dénonce une «violation manifeste des droits de l'homme et des libertés fondamentales du citoyen». Selon cette organisation, «ces sentences expriment un mépris qui pousse à la révolte des consciences, au risque de conduire à des actes de barbarie. Le citoyen devenant la proie d'une justice instrumentalisée par une volonté politique, mettant gravement en cause la déontologie du système judiciaire algérien. Elle devient la cause de l'insécurité généralisée instaurée au sein de la société». La LADDH lance«une mise en garde contre ces poursuites prenant l'aspect d'un harcèlement à caractère despotique».