La société Renault Algérie Production est détenue à 34% par la SNVI, 17% par le FNI et 49% par le groupe Renault-Nissan. Il ne reste pas plus de 5 mois pour voir enfin sortir la première voiture algérienne. «Le pari sera bel et bien tenu», a affirmé hier Bernard Sonilhac, président-directeur général de la société mixte algéro-française Renault Algérie Production (RAP). «Ensemble, avec nos partenaires, nous entamons la dernière ligne droite pour réussir la production dès novembre prochain de la nouvelle Symbol en Algérie», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée à Oran. M. Sonilhac était entouré de M. Tazrouti (PDG de la SNVI) et du directeur du Fonds national d'investissement (FNI). L'usine RPA est détenue à 34% par la SNVI, 17% par le FNI et 49% par le groupe Renault-Nissan. Les responsables de cette société mixte ont ainsi confirmé que l'engagement du lancement de l'usine en novembre prochain sera tenu. Basée à Oued Tlélat, près d'Oran, cette co-entreprise, dont la concrétisation était attendue de longue date, devrait produire 25 000 véhicules par an, mais cette capacité «pourra être étendue selon les besoins du marché». «L'usine produira la version haut de gamme, c'est-à-dire la mieux équipée. La nouvelle Symbol produite en Algérie bénéficiera du plus haut niveau de qualité et de sécurité. La voiture sera de très bonne qualité, la même que celle produite en Roumanie», assure M. Sonilhac. «Au départ, nous allons produire la Symbol, puis nous produirons d'autres modèles du groupe Renault-Nissan», précise de son côté M. Tazrouti. «La ligne d'assemblage est fonctionnelle et est déjà capable de produire les prototypes. Les travaux, lancés il y a 9 mois, assurés par des entreprises majoritairement algériennes, sont en phase finale. 50% du montant de l'investissement a été commandé aux entreprises algériennes. Les machines de montage sont installées et prêtes à produire les prototypes», a ajouté M. Sonilhac. Quid des embauches ? «Les recrutements se font en collaboration avec l'ANEM. Un système d'identification des talents a été mis en place. Les candidats sont soumis à des tests. Près de 200 collaborateurs ont déjà été recrutés. Les embauches vont se poursuivre cet été pour atteindre un effectif de 350 employés au lancement de l'usine. 40% sont des femmes», répond M. Sonilhac. «Tous les candidats retenus ont été formés aux métiers de l'automobile par des formateurs experts de Renault et par le CFPA de Oued Tlélat. Certains d'entre eux ont suivi une formation en Roumanie où est produite la Renault Symbol. L'atelier de formation, constitué d'une chaîne de montage, est opérationnel», souligne le PDG de RAP. La plupart des pièces de rechange nécessaires à la production des voitures qui sortiront de l'usine seront importées. Au démarrage, seules les pièces d'injection plastique seront fabriquées par le sous-traitant local Joktal. «D'autres accords de partenariat et de coopération technique sont en cours. Le train de la sous-traitance est en route. Le réseau de sous-traitance devra répondre au plus haut niveau d'exigence afin de garantir l'excellente qualité de la nouvelle Symbol. En collaboration avec le partenaire SNVI, quelques sous-traitants sont déjà identifiés», précise M. Sonilhac, optimiste. La Symbol produite à Oran sera-t-elle exportée ? «Dans un premier temps, nous allons répondre à la demande du marché algérien. Si nous sommes compétitifs, nous exporterons», répond le conférencier. Combien coûtera la Symbol algérienne ? «Le prix sera aligné sur le marché», précise le PDG de RAP. Le groupe Renault-Nissan disposera ainsi d'une implantation industrielle en Algérie, deuxième marché africain après l'Afrique du Sud. L'Algérie est considérée comme un marché crucial pour les constructeurs automobiles.