Des prototypes seront envoyés en Roumanie pour des tests de roulage de 40 000 kilomètres. La première voiture algérienne, ou du moins produite en Algérie, la Renault Symbol, sortira en novembre 2014 de l'usine de Oued Tlélat. Une date confirmée de nouveau par le P-DG de Renault Algérie Production (RAP), Bernard Sonilhac, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue, hier, dans un hôtel d'Oran. Une occasion pour passer en revue ce qui a déjà été accompli entre avancement des travaux, le recrutement, la formation des collaborateurs ainsi que le montage des premiers prototypes de validation de l'installation, mais aussi pour rassurer le partenaire algérien et le consommateur domestique quant à la qualité du produit final : une version haut de gamme. Des prototypes seront envoyés en Roumanie pour des tests de roulage de 40 000 kilomètres. Un tour d'horizon pour évoquer l'installation des machines de montage et les différentes étapes de formation du personnel recruté, M. Sonilhac avancera le chiffre de 200 salariés embauchés, dans une première phase, appelé à être révisé à la hausse en parallèle de la compétitivité de l'usine. À propos de la formation, un aspect éminemment important dans la stratégie nationale pour la relance de la filière mécanique rappelée dernièrement par le ministre de l'Industrie en visite sur le site même de l'usine Renault ; le P-DG de RAP précisera qu'une vingtaine de personnes, qui constitue la première ligne managériale, a déjà été formée au centre de formation professionnelle d'apprentissage d'Oued Tlélat avant d'être envoyée sur le site de Renault à Pitesti en Roumanie pour "s'exercer sur les véhicules, à les monter" et maîtriser le processus de fabrication pour former, à leur tour, leurs propres ouvriers. M. Sonilhac qualifiera le recrutement d'"hétérogène" avec le concours de l'Anem locale alors que le personnel recruté devra être rémunéré selon la grille de salaires nationale tout en étant au-dessus de la moyenne. Le conférencier insistera sur la compétitivité de l'usine qui conditionnera la suite des opérations, répondant à une question sur la destination de la Renault "algérienne". "Dans un premier temps, elle sera destinée au marché algérien, le deuxième en Afrique après l'Afrique du Sud et si nous sommes compétitifs, nous exporterons le plus possible et le plus rapidement", expliquera-t-il. Quant à la capacité de production, elle est de 25 000 unités par an avec une capacité théorique de production flexible à la hausse pour passer à 30 000 véhicules "à la demande du marché". Pourquoi justement la Symbol ? "C'est le véhicule de masse qu'attend la population, la voiture qui se vend le plus en Algérie dans cette gamme de produit", répondra M. Sonilhac avant de préciser que la version haut de gamme sera complétée par la moyenne gamme toujours en rapport avec le marché domestique. Une Symbol qui peut cacher d'autres modèles, selon le patron de la SNVI, l'un des actionnaires de RAP, M. Tazaghout, qui a ajouté que d'autres modèles de la marque Renault Nissan sont programmés. Quant au prix de la Symbol, le P-DG de Renault Algérie Production le conditionnera par le coût élevé de la logistique avec l'importation des pièces en attendant la montée en puissance de l'intégration locale. Un prix toutefois compensé par les mesures d'aide accordée par les pouvoirs publics aux industries naissantes qui ramènera la facture à sa sœur roumaine. À propos d'un contrat d'exclusivité signé entre Renault et l'Etat algérien, M. Sonilhac précisera que le gouvernement s'est engagé à ne pas nouer un partenariat avec un autre constructeur automobile sur un délai établi, sans pour autant exclure un partenariat privé-privé. Mais le talon d'Achille de ce projet réside dans le volet de la sous-traitance qui tarde à se concrétiser. "Après l'annonce de la signature avec le sous-traitant Joktal pour la fabrication de pièces d'injection plastique, d'autres accords sont en cours", lit-on dans le communiqué de presse de RAP, mais force est de constater que le réseau de sous-traitance qui "devra répondre au plus haut niveau d'exigence de qualité afin de garantir l'excellente qualité de la nouvelle Symbol" ne suit pas la cadence. Un aspect évoqué aussi par le ministre Bouchouareb qui a rappelé, en mai dernier, ce qui était attendu du projet Renault Algérie, en termes industriels, c'est-à-dire lancer les jalons d'une filière mécanique dans notre pays, qui s'appuiera sur la mise en place d'une sous-traitance nationale. En attendant, l'usine semble se tourner vers les filières roumaine et turque qui devront travailler en partenariat avec les Algériens dans ce domaine. S O Nom Adresse email