De nombreux quartiers de la capitale des Hauts plateaux n'ont pas été alimentés en eau ces derniers jours. Les cités-dortoirs de la ZHUN (zone d'habitation urbaine nouvelle) sont les plus touchées par cette énième panne. Ne voyant rien venir, les citoyens sont obligés de se rabattre sur les camions-citernes. Profitant de l'aubaine, ces derniers engrangent de juteuses affaires, au grand dam des consommateurs faisant, à chaque saison estivale, face à ce problème qui n'en finit plus. Au lieu de profiter de leurs vacances, les bambins sont, comme à l'accoutumée, mis à rude épreuve. Des jerricans à la main, ces petites créatures vont à longueur de journée faire la navette entre les fontaines privées et leur habitations, situées au niveau des étages supérieurs des immeubles. «L'eau existe mais elle est mal gérée et distribuée. Il est anormal et inconcevable que des quartiers soient alimentés H24 et d'autres attendent des jours pour bénéficier de quelques gouttes, ne commençant à couler qu'à une heure tardive de la nuit. Mieux encore, les camions-citernes de la commune et de l'ADE (algérienne des eaux) ne viennent pas au secours du petit peuple, qui se débrouille, non seulement seul, mais doit encore casquer pour étancher sa soif. Afin d'atténuer les affres de ces récurrentes pénuries, l'ADE devait nous alimenter par des camions-citernes mis, malheureusement, au service des responsables à l'abri. On ne doit pas passer sous silence la manière de faire de certains citoyens versant des centaines de litres pour que leurs trottoirs scintillent. Cette forme de gaspillage doit être interdite et combattue en cette période de disette», diront de nombreux citoyens, faisant la queue devant des fontaines privées où jeunes et moins jeunes attendent leur tour pour remplir un sceau d'eau ou un jerrican. «Après une année scolaire difficile, nos enfants qui ont besoin d'un repos mérité, font les frais de la nonchalance de certains responsables, ne se souciant guère de la galère de leurs concitoyens», s'insurge une femme. «Calfeutrés dans des espaces climatisés, les enfants des «maâlimes (patrons) ne sont jamais tancés par ce problème, n'empoisonnant la vie qu'aux pauvres», ajoutera notre interlocutrice. Au niveau de la direction de la zone de l'ADE, le son de cloche est tout autre. «Survenues à Maâbouda et El Hidab, deux grosses fuites sont à l'origine des perturbations constatées ces derniers jours. Nous avons été contraints d'arrêter la distribution pour venir à bout de ces fuites. Incriminant le plus souvent à tort l'ADE chargée de la distribution, le citoyen doit savoir que bon nombre de facteurs inhérents à la production et aussi à la distribution ne sont pas du ressort de l'ADE, faisant le plus souvent de la gymnastique pour gérer des situations difficiles», dira le directeur de la zone de Sétif, Mourad Amroune, n'ayant pas voulu s'étaler sur les piquages illicites, la vétusté des canalisations et la prolifération des puits.