Le président de la Fédération internationale des sociétés des Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, M. Juan Manuel, nous fait le point de la 6e conférence Panafricaine qui se tient à Alger. Pourriez-vous présenter au lecteur la fédération ? La Fédération est composée de 181 sociétés nationales. Créée en 1919 juste après la Première Guerre mondiale, elle avait pour principal objectif d'aider les populations en cas de catastrophe. Contrairement au CICR, son champ d'activité ne concerne ni les prisonniers ni les disparus. La Fédération s'attelle davantage à répondre aux problèmes liées aux catastrophes naturelles, à leur « prévention » et aux maladies. Votre réflexion à la veille de la clôture de la 6e conférence panafricaine ? C'est une grande opportunité pour le monde de la Croix-Rouge. Alger a été le théâtre de réflexion et l'espoir pour les quatre prochaines années. Le continent africain a de grands défis à relever en matière de guerre, pauvreté, maladie. Toutes ces composantes à la dignité humaine. Quel est le principal objectif assigné à cette rencontre ? Nous avons focalisé sur une stratégie de partenariat. Il s'agit de renforcer la société africaine en la rendant autonome. Aujourd'hui, pour obtenir des résultats à long terme, il ne suffit plus d'accepter des aides extérieures. On doit s'imposer un échange en revivifiant les ressources humaines, matérielles et financières. Que peuvent attendre les sociétés nationales européennes, pour ne parler que d'elles ? Contrairement à ce qui peut s'imposer à l'esprit dans un premier temps, nous avons des choses à apporter mais également des choses à apprendre ou à prendre. Par exemple, l'Espagne ne maîtrise pas le phénomène des tremblements de terre. Et on ne sait jamais en cas de catastrophe, l'expérience algérienne et son aide effective pourraient nous être précieuses. C'est dans ce sens que nous intellectualisons le partenariat. Comment jugez-vous l'activité du Croissant-Rouge algérien ? Je reconnaîs l'importance du travail accompli par la société humanitaire algérienne. Entre les intempéries de Bab El Oued et le tremblement de terre, l'Algérie a aujourd'hui acquis les mécanismes pour améliorer bon nombre de domaines.