L'écrivaine Dihya Louiz a animé jeudi 26 juin une conférence-débat traitant des «conséquences des évènements du printemps noir sur les structures et la vie sociale» à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou. Treize ans après les tragiques évènements de Kabylie, l'invitée de l'association Hum-Act a tenu à aborder le sujet pour «essayer de comprendre ces douloureux évènements à l'issue desquels 126 martyrs et 500 blessés, dont 200 handicapés à vie, sont à déplorer. Sans polémiquer ni porter de jugement, en parler est aujourd'hui nécessaire en vue de constituer une mémoire collective». Après avoir résumé la chronologie des évènements, l'oratrice soulignera l'impact qui en découle sur les plans politique, économique et social. «Un chômage estimé par l'ONS à 27 % en Kabylie, un développement local au ralenti et le divorce entre la population et le Pouvoir d'une part et les partis politiques d'autre part sont autant de conséquences qui influent sur la vie politique et socioéconomique de la région», dira-t-elle en substance. Les intervenants lors du débat ont rappelé les privatisations effrénées des entreprises étatiques pendant cette période tumultueuse et n'ont pas manqué de souligner la force de mobilisation du mouvement citoyen ponctuée par la mémorable et grandiose marche du 14 juin 2001 à Alger. Dihya Louiz a publié en 2013 un roman en langue arabe intitulé «je me jetterai devant toi» dans lequel elle raconte l'histoire d'une jeune femme qui a mémorisé cette douleur née des évènements du printemps noir.