Le président sahraoui a récusé avec force, hier à Alger, les accusations proférées par le Maroc et ses alliés, selon lesquelles l'Algérie chercherait une issue vers l'Atlantique. « L'Algérie ne demande pas une issue vers l'Atlantique sinon le Maroc et la Mauritanie auraient répondu favorablement », a indiqué Mohamed Abdelaziz, lors de son intervention en marge des travaux de l'université d'été du Front Polisario qui se tient au complexe L'hadi Flici, à Alger. Le SG du Front Polisario a qualifié ces accusations de « mensonge destiné à la consommation internationale et à la propagande ». M. Abdelaziz a interprété le fait que l'Algérie ait accepté la tenue de l'université d'été du Front Polisario du 6 au 15 juillet dans sa capitale comme une manière pour elle d'exprimer au monde entier sa disponibilité à aider la République arabe sahraouie démocratique (RASD) même lorsque celle-ci accédera à son après-indépendance. Il a (re)salué pour la énième fois la position « indéfectible » de l'Algérie qui reste un pays attaché au droit des peuples à leur autodétermination. A l'occasion Mohamed Abdelaziz a exprimé la détermination du peuple sahraoui à poursuivre le combat jusqu'à recouvrir ses droits et son indépendance. « Le peuple sahraoui ne pourra jamais être marocain », a-t-il insisté. Et de préciser : « Nous sommes sahraouis, un petit peuple riche ou pauvre, nous sommes prêts à reconstruire l'UMA avec les autres parties dans la sécurité et le respect mutuel mais pas au détriment des droits du peuple sahraoui ». Le président de la RASD a regretté, par ailleurs, la tentative de certains pays de « spolier » le peuple sahraoui de ses droits. « Le Maroc et ses alliés, l'Espagne et la France, exercent des pressions pour priver le peuple sahraoui de ses droits et amener certains pays à ne pas soutenir la question sahraouie », a-t-il regretté. Intervenant sur le thème de « pillage des ressources naturelles du Sahara-Occidental », le docteur Abdelmadjid Keddi de la faculté des sciences économiques d'Alger a soutenu que « le Maroc utilise le phosphate sahraoui comme une arme de pression » sur les pays occidentaux. Le docteur Keddi regrette que le Maroc pille le phosphate sahraoui, évalué à 10 milliard de tonnes à Boukraâ, au lieu d'exploiter ses propres richesses. A noter que le Maroc n'a pas, à ce jour, commencé à exploiter ses richesse minières. Pour cet universitaire, le Maroc consolide sa position dans la région comme étant le premier exploitant des phosphates. Le docteur Keddi est aussi catégorique, s'agissant des ressources halieutiques sahraouies. « A travers certains accords avec certains pays, le Maroc envisage une pêche illégale », a-t-il dit. Le docteur Keddi a accusé le Maroc de vouloir, à travers son exploitation du pétrole sahraoui, de s'autosatisfaire et d'exporter vers les pays occidentaux pour drainer des devises.