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«Il est difficile de maintenir le même niveau de productivité» Yacine Terki. Associé et gérant au sein du cabinet de conseil et de recrutement FAR Algérie
-Quels sont les secteurs les plus touchés par la baisse de productivité ? Même s'il semble évident que les secteurs où le travail est laborieux sont les plus touchés, il faut se méfier de cela car le manque d'énergie et de sommeil engendre une difficulté de concentration qui peut avoir d'importantes conséquences dans les métiers de services. -Quelle est la stratégie la plus efficace à adopter en entreprise pour maintenir le même niveau de productivité pendant le mois de Ramadhan? Il est difficile de maintenir le même niveau de productivité, mais l'objectif est de s'en approcher et limiter les dégâts. Il existe des facteurs exogènes à l'entreprise sur lesquels le manager n'a que peu d'impact. Quelques pistes sur lesquelles les managers peuvent agir : - planifier les tâches les plus complexes en début de journée ; - essayer de dépendre le moins possible de l'extérieur pendant le mois de Ramadhan ; - consacrer la fin de journée à des tâches «mécaniques» qui ne demandent pas d'efforts de concentration ; - communiquer avec les équipes, expliquer les enjeux et continuer à piloter l'activité et à être exigeant, y compris pendant le Ramadhan. Le manager doit pousser les équipes à être raisonnables et responsables ; - faire en sorte que les congés soient pris sur cette période si les salariés sont intéressés ; - organiser des «challenges» ou des jeux pour booster la motivation ; - être plus flexible sur les horaires, mais en contrepartie d'un investissement maximum sur les heures de présence ; - mettre les salariés dans les meilleures conditions pour jeûner : climatisation… Quant au climat social de l'entreprise, même si la fatigue rend les personnes plus irritables, je pense qu'il ne faut pas tomber dans ce jeu, mais au contraire rappeler aux salariés leurs responsabilités et le fait qu'ils doivent rester professionnels. Dans certains cas, des mesures spécifiques peuvent être prises. Il ne faut pas oublier que l'Algérie a de très gros défis à surmonter, et ce n'est pas en travaillant 11 mois par an que l'on va rattraper notre retard sur les économies développées. La baisse de la productivité au travail pendant le -Ramadhan est-elle un phénomène propre aux Algériens ? Les mêmes causes produisant les mêmes conséquences, je pense que c'est un phénomène global (Algérie, Maroc, Tunisie…). Ensuite, il est vrai que selon la maturité managériale de chaque pays, cet impact sera plus ou moins élevé. -Entre sous-productivité et surconsommation, y a-t-il un équilibre qui se crée ? Je ne pense pas que cela crée un équilibre. Même si la consommation augmente, elle est en grande partie constituée de produits importés qui créent peu de valeur ajoutée en Algérie. Cette frénésie de consommation a aussi un impact néfaste sur les foyers les plus modestes qui sont obligés de s'endetter pour faire face à cela et se mettent dans des situations délicates.