Une réunion d'urgence, en plein été, entre les autorités locales et les responsables concernés par la distribution de l'eau dans la wilaya de Tiaret, notamment celle destinée aux populations du chef-lieu, voilà qui renseigne sur l'urgence d'un problème devenu récurent en dépit des efforts immenses déployés par les pouvoirs publics pour valoir un plus quantitatif et qualitatif. Hélas, les coupures cycliques, pour une raison ou une autre, opérées dans certains quartiers, auxquelles s'ajoutent les cross - connexions qui se multiplient, ne rassurent pas les citoyens, ni donne de crédit aux discours jusque là tenus sur la gestion de la distribution durant cette été. La question a donc nécessité l'intervention énergique du premier responsable de l'exécutif qui vient, à en croire le communiqué de la wilaya, « d'exiger des responsables de l'Algérienne des Eaux de mettre tout en œuvre pour valoir une distribution équitable qui tient compte des ressources actuellement mobilisées ». Ici et là, de nombreux citoyens ne cessent de se rapprocher de la presse pour signaler le silence prolongé des robinets, depuis près de deux mois (cité des enseignants), plus de quinze jours à la cité Boumediene et dans d'autres comme Sonatiba et Boukhetache. Ils continuent de grogner contre ce dysfonctionnement pour le moins alarmant. La rencontre tenue à la wilaya, avant-hier, en présence des responsables de l'ADE, de la Sonelgaz et des chefs de daïras, entre autres, aura permis, dit-on, de mettre les points sur les « I », encore faudrait-il déceler cette conscience professionnelle qui ne semble pas caractériser certains cadres de l'ADE. Son premier responsable de zone, M. Flici en l'occurrence, ne semblait pas pour autant inquiet, non sans faire part d'« une prise en charge graduelle des préoccupations des citoyens, avec l'apport d'appoint supplémentaire que constituera le forage de Ain Dzarit ». Ce responsable confirme ce que, la veille, le directeur de l'hydraulique avait déclaré : « 8 à 10 000 m3/jour d'eaux vont être pompés à partir de là. » Bien que les dysfonctionnements restaient imputables, ajoute-t-il, à « une certaine iniquité dans la distribution qu'on s'emploie à régler ». Il y a, en plus, certains aléas dus en partie à « des crosse- connexions pour lesquelles la distribution est automatiquement suspendue pour enrayer toute suspicion induite par les MTH ». Celle ayant valu une « cross - connexion à la cité Sidi Khaled, sur les hauteurs de la ville, est prise en charge puisqu'en plus de l'office de l'assainissement, les services techniques de l'APC et de l'ADE sont sur place pour localiser la panne ». Globalement, l'Algérienne des eaux distribue jusqu'à 20 000 m3/jour dont 15 000 à partir du barrage Ben Khedda, une infrastructure hydraulique qui ne contient que 11,2 millions de mètres cube en dépit des appréciables précipitations de l'hiver écoulé. Pour les besoins du seul chef-lieu de wilaya, l'on continue de puiser l'eau du barrage, à partir de Oued Mina, de Tousnina et à partir de Ain Dzarit, à 35 Km de Tiaret. Si lenteurs il y a, dira M. Flici, « c'est à cause d'une certaine défectuosité du réseau pour lequel une étude aurait été engagée ». Des difficultés qui ont amené l'APC de Tiaret à mobiliser tous ses moyens pour approvisionner, en s'aidant de citernes, les populations. « On distribue avec nos moyens depuis sept heures du matin jusqu'à dix heures du soir », ce qui « nécessite l'affectation de neuf camions citernes d'une capacité de 6 000 à 8 000 litres chacune », mais le comble, dira cet élu, « c'est que l'ADE nous facture cette eau distribuée. »