L'appel à la grève générale, initiée par la cellule de crise pour exiger la libération de l'otage Amar Gada, a été massivement suivi. Les habitants de la commune de Beni Zmenzer, dans la daïra de Beni Douala, à 12 km au sud de Tizi Ouzou, ont manifesté, hier, un grand élan de solidarité avec la famille de Amar Gada, un ancien émigré de 68 ans, enlevé lundi au lieudit Aglagal. L'appel à la grève générale, lancé par la cellule de crise installée au lendemain du rapt, a été largement suivi par les commerçants qui ont baissé rideau durant toute la journée. Les institutions publiques comme le siège de l'APC et l'agence postale ont également fermé leurs portes. La commune a été totalement paralysée. Des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Halte aux kidnappings» et «Libérez Dda Amar» ont été accrochées sur la route principale du chef-lieu communal, nous a précisé un citoyen. «La grève générale décidée lors de la réunion de la cellule de crise a été massivement suivie. Tous les habitants de Beni Zmenzer ont adhéré à cette action pour manifester leur soutien à la famille de l'otage», nous a expliqué un membre de la cellule de crise, tout en déplorant l'absence des élus et des officiels de la région : «Les membres de l'APW, les députés, les sénateurs et les responsables de parti politique dans la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas jugé utile de manifester leur solidarité avec la famille de la victime. Ils ont brillé par leur absence dans cette situation difficile que traversent les citoyens de notre commune.» Toute la région était mobilisée car scandalisée par cet énième rapt. L'ambiance était pesante. Les citoyens ne cachaient pas leur amertume devant la tournure que prennent les évènements provoqués par le climat d'insécurité et de terreur que vit leur commune. «Personne ne se sent à l'abri. Aujourd'hui, c'est Dda Amar, la prochaine fois ce sera un autre. La population souffre le martyre en raison de la multiplication des enlèvements. Les citoyens appréhendent de se faire kidnapper même en plein jour. C'est une situation vraiment difficile. Il faut que ces actes cessent pour que la région retrouve sa quiétude», fulmine un villageois. Durant l'après-midi, une caravane de sensibilisation et de recherche a été organisée dans la région. Selon un membre de la cellule de crise, une longue file de véhicules sur lesquels ont été accrochées des banderoles appelant à la libération de Amar Gada a sillonné les localités du versant sud de la wilaya. La cellule de crise a lancé vers les forêts environnantes des appels à la libération de l'otage. Les initiateurs de cette caravane criaient, à l'aide de mégaphones, «Libérez Dda Amar» et «Halte aux kidnappings».