Les sanglants événements de Ghardaïa, qui durent depuis huit mois, n'ont pas laissé indifférents des collectifs de citoyens, à l'image du mouvement Barakat. Ce dernier a organisé, hier après-midi à la Grande-Poste d'Alger, un rassemblement en guise de soutien à la population de Ghardaïa, auquel se sont joints le Mouvement démocratique et social (MDS), SOS Disparus, le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), des représentants de la région du M'zab et des militants associatifs. Barakat dénonce «le laxisme des pouvoirs publics et la passivité quant à la montée insoutenable de la violence à Ghardaïa». Il estime que «le pouvoir est complice, vu la passivité avec laquelle est géré le dossier». Les participants au sit-in ont scandé plusieurs slogans, tels que «Barakat la violence», «Barakat les assassinats», «Barakat la terreur», «Barakat l'insécurité», «Barakat l'impunité». Ils focalisaient le caractère citoyen de l'action. «Ce sit-in a pour but de rappeler aux citoyens algériens que nous sommes tous responsables de ce qui se passe à Ghardaïa. Nous ne devons pas rester silencieux face au drame que vivent nos compatriotes dans la vallée du M'zab. Nous devons dénoncer les dérives et les responsables des crimes», indique Sid Ali Kouidri, un des porte-paroles du mouvement Barakat. Samir Benlarbi précise pour sa part que «la problématique n'est ni tribale ni régionale. Elle est d'ordre national». De son côté, un membre du bureau national du MDS, Kader Affak, affirme que «le système est responsable des troubles à Ghardaïa». «Où est passé l'Etat, pourquoi les personnes et les biens ne sont pas protégés, jusqu'à quand va durer cette situation ?» s'interroge-t-il. Et d'ajouter : «Si la justice est absente, nous ne pouvons tolérer l'arbitraire et les abus.» Le sit-in s'est déroulé dans le calme. «Le mouvement Barakat lutte pacifiquement pour toutes les questions de citoyenneté», souligne Amira Bouraoui.