Les douze marins ukrainiens exerçant dans un bateau battant pavillon ukrainien accusés d'avoir jeté par-dessus bord en haute mer deux jeunes Algériens, candidats à l'immigration clandestine, dont un est décédé noyé, ont été jugés hier par le tribunal criminel d'Oran qui les a condamnés par contumace à la peine perpétuelle. Cette affaire n'aurait jamais eu lieu si la victime, Abd El Kader Kherchafa (26 ans), avait trouvé elle aussi la mort le 30 juin 2003, comme son ami le défunt Mohamed Birou. Sa miraculeuse survie arrachée au prix de quatre heures de brasse pour rejoindre le quai d'Arzew, lieu de leur embarquement, lui a permis de retrouver les siens et déposer plainte pour meurtre avec préméditation de son compagnon et tentative de meurtre avec préméditation également sur sa personne. Griefs retenus par le parquet général près la cour d'Oran, qui a délivré un mandat d'arrêt international à l'encontre des douze marins, selon les procédures d'usage. La représentation diplomatique de la République d'Ukraine avait été également saisie de l'affaire, selon l'avocate de la défense qui a réclamé dans sa plaidoirie d'hier la saisie du bateau pour préserver les droits de ses mandants. Le tribunal lui a accordée cette demande, qui sera déposée auprès du tribunal civil d'Oran juste après le retrait du jugement du tribunal criminel, selon cette avocate. Le représentant du ministère public avait dans un laconique réquisitoire demandé la peine maximale pour ces douze marins aujourd'hui reconnus coupables d'assassinat. Aucun représentant de la partie incriminée n'a assisté à l'audience d'hier ni même au cours des enquêtes préliminaires, signale-t-on.