La Grande-Bretagne fut, depuis de nombreuses années, la plaque tournante du terrorisme islamiste en Europe. Mais il a fallu que les « fous d'Allah » frappent le sol américain, un certain 11 septembre 2001, pour que les Britanniques découvrent le « cancer intégriste » dont ont souffert les Algériens pendant toute une décennie. Au moment où notre pays menait, dans la solitude et l'isolement, un combat courageux contre les islamistes qui ont mis le pays à feu et à sang, la Grande-Bretagne était occupée à bien réchauffer le serpent dans son sein. Pis encore, les autorités britanniques s'enorgueillissaient d'avoir perpétué, au nom d'un « démocratisme » déplacé, leur tradition d'hospitalité et de terre d'asile pour les « opposants politiques » de toute la planète. Rappelons quelques faits. En août 1994, près de 10 000 islamistes se sont regroupés à Londres, à l'appel du Parti de la libération islamique. Moins d'un mois plus tard, des milliers d'islamistes se sont rassemblés à Sheffield, à l'appel de la Mission islamique de Grande-Bretagne. Durant ces deux rassemblements, un appel au djihad a été publiquement lancé. Le journal Financial Times a même révélé, en 1999, l'existence d'un camp d'entraînement en Grande-Bretagne. Les islamistes qui s'y formaient pour les besoins de la « guerre sainte » étaient, selon le même journal, encadrés par des anciens officiers britanniques. Peu à peu, Londres devenait la « capitale idéologique » du terrorisme islamiste dont les chefs avaient pignon sur rue. Ils prêchaient la haine et l'intolérance, ils appelaient au djihad, ils encourageaient la guerre sainte, ils collectaient des fonds pour les acheminer aux maquis algériens, ils éditaient des publications, ils revendiquaient les massacres... Bien sûr que les autorités de Sa Majesté connaissaient parfaitement Rachid Ramda, Omar Bakri, Abou Hamza, Abou Koutada et tous les sinistres personnages qui ont fait de Londres un deuxième Kaboul et du territoire algérien un enfer infréquentable ! Ils se pavanaient dans les rues londoniennes, ils donnaient des interviews à de grands journaux, ils endoctrinaient des gens et les Britanniques, pendant tout ce temps, se sont bouché les oreilles. Comme dit l'adage, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Londres, qui ne voulait pas voir la réalité en face, regardait cyniquement les têtes des Algériens tranchées par les glaives des « barbutissimes ». Personne, en Occident, ne s'en offusquait. Au lieu d'écouter l'Algérie qui ne cessait d'appeler à une coopération pour éradiquer le mal qui menaçait toute la planète, la communauté internationale a préféré, sans compassion aucune, disserter sur l'identité des assassins en Algérie. Les résistants et les intellectuels algériens qui qualifiaient, à juste titre, Londres de « base arrière du terrorisme » et considéraient les autorités britanniques comme les « protecteurs des égorgeurs » étaient traités, par les Occidentaux eux-mêmes, de « porte-paroles des généraux sanguinaires ». De l'huile sur le feu Alors que l'Algérie comptait ses morts par milliers, les ONG internationales avaient fait de notre pays leur abcès de fixation. De nombreux panels ont été dépêchés à Alger et maintes commissions d'enquête ont été installées pour « faire la lumière » sur le drame algérien. Amnesty International, à cette époque, on s'en souvient, présentait les criminels du GIA et de l'AIS comme des « groupes d'opposition qui se sont rebellés contre la dictature militaire d'Alger ». Cette ONG qui vouait une haine viscérale envers notre pays était responsable de l'embargo qui a frappé l'Algérie pendant plus de dix ans. En entretenant sciemment la confusion, elle aussi, quelque part, responsable dans le drame algérien. Quand les Américains se sont réveillés avec le cauchemar du 11 septembre 2001 et les Britanniques avec celui de juillet 2005, le « cancer islamiste » s'était déjà métastasé. La vérité devait être amère pour les autorités du Royaume-Uni qui se sentaient culpabilisées d'avoir laissé les islamistes prospérer, se structurer et s'organiser sur leur sol. La Grande-Bretagne et les USA ont, certes, adopté depuis une législation antiterroriste et appelé à un front international contre le terrorisme, mais le ver était déjà dans le fruit. Aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé. Londres et Washington, qui n'ont jamais su ou voulu écouter Alger, s'échinent à combattre un monstre qui n'était, dans un passé récent, que leur « enfant adoptif ». Que devient Amnesty International depuis ? Elle ne s'intéresse pas au terrorisme d'Etat qui se pratique en Palestine, ni aux horreurs de la guerre américano-britannique livrée contre le peuple irakien. Sa cible est toujours la même, c'est-à-dire l'Algérie. Le terrorisme tire à sa fin, cette ONG se découvre un autre combat : la torture. Pas à la prison irakienne d'Abou Ghreib bien sûr, mais chez nous en Algérie. Le propos ici n'est pas tant de dédouaner les autorités algériennes quant aux violations des droits de l'homme, somme toute, connues de tous, mais la campagne hystérique et revancharde de cette ONG entame carrément le peu crédibilité qu'elle avait.