La pénurie n'est pas due à l'indisponibilité de la farine panifiable mais à une cascade de fermetures des boulangeries en cette période estivale. Près d'une semaine après la fête de l'Aïd el Fitr, la population de la capitale de la Saoura reste toujours confrontée à une pénurie de pain sans précédent. Cette pénurie n'est pas due à l'indisponibilité de la farine panifiable mais à une cascade de fermetures des boulangeries en cette période estivale. Les plus chanceux d'entre les citoyens s'approvisionnent tôt avant l'apparition des premiers rayons du soleil. Dans la matinée, de longues files d'attente, suivies souvent de bousculades, se forment autour des quelque boulangeries en activité pour se procurer quelques baguettes sous une chaleur accablante et exceptionnelle dépassant les 48°C à la mi-journée en ce début du mois d'août. Selon la direction du Commerce et des prix, sur la cinquantaine de boulangeries recensées et en exercice à travers toute la wilaya, seule une vingtaine continuent à activer à Béchar pour assurer tant bien que mal une permanence prévue par le programme élaboré pour la saison de l'été. «Les autorités locales saisies de cette situation ne peuvent obliger les artisans boulangers à travailler sous cette forte canicule», explique un membre de l'association de cette corporation, ajoutant que la quasi-totalité des ouvriers qualifiés sont originaires des villes du Nord qui ont le droit eux aussi au congé annuel pour aller rejoindre leurs familles. Ceux qui pâtissent le plus de cette situation, ce sont les nombreux passagers et les résidents célibataires qui peinent à se procurer une baguette de pain. Cela se répercute inévitablement sur les autres activités commerciales, notamment les restaurateurs dont la plupart sont fermés à cause de l'indisponibilité du pain. «Profitant de cette situation, quelques restaurateurs ayant daigné ouvrir leurs commerces proposent à leur clientèle des repas infects à des prix prohibitifs», témoigne un passager. À Oran, au cinquième jour de la fête de l'Aïd El Fitr, les Oranais sont restés sans pain. Les quelque boulangeries qui ont travaillé se sont contentées d'approvisionner les restaurants et les magasins d'alimentation générale. La population, quant à elle, a été négligée. En l'absence d'un contrôle rigoureux de la part des responsables locaux, les boulangeries d'Oran ont imposé leur diktat, provoquant une véritable tension. Celle-ci a été perceptible à Arzew, Gdyel et dans plusieurs quartiers et communes de la wilaya d'Oran. Cette scène est devenue habituelle durant les jours de l'Aïd mais pas deux ou trois jours après la fête. Se procurer une baguette de pain, ce jeudi, relevait du parcours du combattant pour de nombreux citoyens qui ont dénoncé les comportements irresponsables des boulangers et la passivité des pouvoirs publics. Jeudi, la quasi-totalité des boulangeries étaient fermées. Même, celles qui ont travaillé pour assurer soi-disant un service minimum ont fermé aux environs de midi, pénalisant ainsi les Oranais. Seul le Matlouâ était vendu à 40 DA, parfois à 50 DA.