Les habitants de Droh, localité de la commune de Chetma, à 25 km à l'est de Biskra, ont paralysé, hier, la circulation routière sur la RN31 pour protester contre le manque d'eau potable rendant leurs conditions de vie «insupportables en ces temps de grandes chaleurs où les températures diurnes frisent 50° C.», a expliqué l'un d'entre eux. Ne comprenant pas que leur petit hameau, connu pour être une importante zone aquifère alimentant la ville de Biskra à partir de gros forages, subisse paradoxalement les affres de la soif, les protestataires réclament une amélioration urgente de l'AEP de Droh et aussi le gaz de ville pour tous «étant donné que certains foyers ont été branchés au réseau de distribution de cette énergie, tandis que d'autres attendent vainement un plan sectoriel qui tarde à être lancé.», précisent-ils. Ne voyant aucune réaction des autorités locales qui seraient en congé et sentant grossir l'exaspération des usagers de la route bloqués par cet énième mouvement de colère dû à la crise de l'eau, les protestataires ont levé, de guerre lasse, leur camp de fortune vers la mi-journée, a-t-on appris. A Sidi Khaled, commune située à 120 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, où le problème du manque d'eau se pose avec acuité depuis plusieurs mois, les habitants de la cité populaire Emir Abdelkader ont choisi de recourir à un autre moyen pour interpeller, une fois encore, les autorités locales, sur les difficultés qu'ils subissent du fait de la perturbation chronique de la distribution de l'eau potable dans leurs maisons. Dès les premières heures du jour, ils ont cadenassé le siège de l'APC paralysant toutes les activités quotidiennes de l'instance municipale. «Notre cité manque de tout. Elle n'a de cité que le nom. Le manque d'eau est la goutte qui a fait déborder le vase», a dit un jeune. Outre l'eau, les habitants de cette cité demandent aussi un minimum d'aménagement urbain ; des routes praticables, de l'éclairage public, un espace vert et une aire de stationnement pour les bus et les taxis services.