L'affaire du crash du vol AH 5017 d'Air Algérie à Gossi, au nord du Mali, vient de connaître de nouveaux rebondissements. La section de recherche de la Gendarmerie nationale s'intéresse de très près aux contrats de location d'avions conclus par le pavillon national avec les compagnies étrangères. L'enquête judiciaire actuellement diligentée par la section spécialisée dans la criminalité financière et économique de la brigade de recherche du groupement de Gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger a commencé à éplucher plusieurs dossiers liés à la gestion de marchés conclus par Air Algérie. Cette enquête a été annoncée, par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, le 26 juillet dernier, dans un communiqué rendu public 24 heures après le crash. Les enquêteurs ont entamé les auditions de cadres de la compagnie aérienne, dont le directeur général, apprend-on d'une source proche d'Air Algérie ; jusqu'à hier, ils avaient auditionné 10 hauts cadres, nous confie une source de la compagnie publique aérienne nationale. Le procureur de la République, ajoute la même source, suit «quotidiennement» l'évolution de l'enquête. Les gendarmes de la section de recherches, faut-il le signaler, ont déjà eu à enquêter sur le naufrage du bateau Béchar en 2010. Les cadres d'Air Algérie ont ainsi été auditionnés dans le cadre d'une enquête judiciaire concernant le contrat de location avec SwiftAir, une compagnie aérienne espagnole, de l'avion qui s'est crashé. Les investigateurs de Bab J'did ont également entendu des membres de quatre familles de victimes du crash habitant à Dar El Beïda, Ouled Fayet, Cité Faizi (Bordj El Kiffan) et Bouzaréah, avons-nous appris de source sûre. Hier, des membres d'une cinquième famille, habitant à Oued Souf, devaient être entendus, tandis qu'aujourd'hui seront interrogés ceux de la sixième famille originaire de Tlemcen. Des prélèvements d'ADN ont déjà été effectués sur ces proches parents pour servir à identifier les victimes. Les enquêteurs ne s'arrêteront pas là, puisqu'ils sont, avons-nous appris, en train de travailler sur l'ensemble des avions loués par Air Algérie. Les contrats pour le hadj et le retour des émigrés concernés par l'enquête Outre le contrat d'Air Algérie avec Swiftair, les enquêteurs ont ouvert trois autres dossiers, dont celui relatif à l'aspect technique de l'appareil et celui concernant la liste des passagers, leurs noms et prénoms, leurs nationalités et le numéro de siège de chaque passager, le nombre et le poids des bagages enregistrés. Dans ce cadre, une étroite collaboration a été mise en place avec les gendarmes de l'Institut national de criminologie et criminalistique (INCC), relevant de la Gendarmerie nationale, qui se trouvent au Mali. En tout cas, notre source affirme que l'enquête ciblera les nomenclatures, les dessous de cette transaction et le respect des normes auxquelles les responsables d'Air Algérie sont tenus. Cela concernera également l'ensemble des avions affrétés par la compagnie algérienne avec plusieurs partenaires étrangers et tous les contrats conclus avec des compagnies aériennes étrangères, y compris les contrats de location d'avions pour le transport des hadjis et ceux utilisés pour la saison estivale, nous a confié notre source.