La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a souhaité la prolongation du délai d'application des textes de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Mme Hanoune avance comme argument le fait que le recensement des victimes de la tragédie nationale présente plusieurs « anomalies ». « La manière dont a été effectué le recensement des victimes de la tragédie nationale est très mauvaise », a-t-elle estimé, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti. Pour la première dame du PT, qui propose « la non-fermeture de ce dossier », il ne faut pas laisser « la braise rallumée » de peur que les exclus des avantages de cette loi ne basculent de nouveau dans la violence. « On dirait qu'il y a une volonté quelque part de faire obstacle à certains bénéficiaires », a-t-elle dit, estimant que « par plusieurs endroits la charte est épouvantable ». Interrogée au sujet de la révision de la Constitution, Mme Hanoune a fait savoir que cela « figure parmi les prérogatives du président de la République », précisant que son parti « prendra une décision finale à propos de cette question une fois les nouveaux amendements de la Constitution connus ». Cela sans omettre de rappeler que son parti est pour « une assemblée constituante » qui n'est pas, pour elle, « à prendre ou à laisser ». Mme Hanoune a qualifié, par ailleurs, la décision du Conseil des ministres d'amender la loi sur les hydrocarbures de « décision politique majeure ». « Les amendements de la loi sur les hydrocarbures d'avril 2005 sont une nouvelle orientation vers la renationalisation des richesses naturelles du pays, même s'il y a encore des contradictions dans cette loi », a-t-elle dit. La première responsable du PT a en outre déploré qu'au moment où l'Algérie « renationalise ses richesses en hydrocarbures, les capitaux des banques algériennes sont ouverts aux capitaux étrangers ». Pour ce qui est du processus de la privatisation des entreprises algériennes, Mme Hanoune demande la mise sur pied de commissions d'enquête pour l'évaluer, contestant tous les chiffres avancés par les pouvoirs publics sur le taux de chômage et les entreprises privatisées. Elle a également émis des réserves quant à la nouvelle loi de la Fonction publique qui, a-t-elle déploré, « consacre le système de contractualisation sans limite dans le temps et peut poser un problème majeur à la stabilité de l'Etat ».