Une fois de plus, le monde sportif est resté attentif aux déclarations de Zinedine Zidane quant à son geste lors de la finale de la Coupe du monde. Zidane demeure encore la vedette de ce Mondial qui a bouclé ses bagages depuis quelques jours, mais qui reste d'actualité tant que la finale de la Coupe du monde a été totalement éclipsée par ce face-à-face brutal entre le capitaine de l'équipe de France et le défenseur italien Marco Materazzi. L'explication de Zidane était donc très attendue, voire nécessaire pour mettre entre parenthèses toute mauvaise interprétation, comme le voulaient plusieurs intervenants dans cet épisode de football. Mais à tous ceux qui s'attendaient à des réponses enflammées et à des attitudes coléreuses, Zinedine Zidane aura eu une attitude exemplaire sur le plateau de Canal+ où il s'est exprimé hier afin d'expliquer son geste. En véritable gentlemen, Zinedine Zidane a tenu d'abord à s'excuser pour son geste. Il voulait d'abord montrer à tout le monde sportif, à tous ces enfants, surtout aux enfants, à tous les éducateurs et à tous les observateurs que son geste n'est pas pardonnable. « Je m'en excuse auprès des enfants qui ont regardé cela. Bien sûr que ce n'est pas un geste à faire. Je tiens à le dire haut et fort parce que cela a été vu par deux à trois milliards de téléspectateurs et des millions et des millions d'enfants qui ont regardé cela. » Le message est clair. Zidane qui a toujours été exemplaire veut le rester aux yeux des enfants et des éducateurs dont il est l'idole. L'image est intacte, malgré le chant des sirènes qui se faisait entendre d'un peu partout. Pour entrer dans le cœur du sujet, Zidane a remis les pendules à l'heure en disant : « Je ne regrette pas le geste, car j'ai été insulté. Je ne peux regretter mon geste, car cela voudra dire qu'il avait raison. » Intransigeant sur ce point de l'insulte surtout que lorsqu'un peu plus loin Zidane dira : « Il a insulté ma mère. Il a insulté ma sœur. » Zidane ne rentrera pas dans les détails, car la pudeur prend toujours le dessus, mais il n'hésitera pas à répondre par l'affirmative lorsque la question de savoir si l'insulte avait un rapport avec « terroriste ». Zidane parlera aussi de provocations dont il fut l'objet durant toute la rencontre par le joueur italien, comme il ne manquera pas de dire qu'il doit y avoir des sanctions pour les réactions mais aussi pour les provocations. Un signe fort pour la FIFA qui ne s'est pas empêchée d'ouvrir une enquête judiciaire. D'ailleurs, Zidane le dira clairement : « Oui, je me rendrai devant la commission de discipline pour réclamer des sanctions contre le joueur italien et pour dire qu'il n'y a pas de réactions sans provocations. » Sur un autre volet, Zidane s'en est pris au dirigeant populiste italien Roberto Calderoli, qui a dit que l'équipe de France est composée de « Noirs, d'islamistes et de communistes ». Le capitaine des Bleus dira : « Si mon geste a choqué, les propos de ce dirigeant italien sont plus choquants et plus graves et font mal. Ils sont pires qu'un coup de tête. » Zidane ne terminera pas sans dire : « Ne croyez pas que cela me fait plaisir d'avoir un geste pareil à six minutes de la fin de ma carrière. » Une autre manière de dire que les coupables sont à voir ailleurs et que beaucoup de choses doivent être revues au sein de la Fédération internationale de football qui devra, à l'avenir, être sévère devant les provocateurs. Zidane a certainement touché du doigt un problème sensible que l'instance internationale devra prendre en considération. Il est comme cela des gestes qui font mal mais qui peuvent aider à guérir