Plusieurs artisans, versés dans la production et la commercialisation de produits artisanaux à Sougueur, sont dans l'expectative, plusieurs mois après avoir été chassés des locaux qu'ils occupaient par le maire de la ville, pour une cause qui serait liée à « un manque de rentabilité ! » Une situation paradoxale dans une ville qui tire pour l'essentiel sa subsistance de la commercialisation de certains produits tissés et/ou brodés à l'exemple de la bourrellerie – sellerie, tapisserie, cuirs et peaux, ébénisterie et autres. Des petits magasins à la surface réduite, situés sur la sortie sud en allant vers Feidja, pour promouvoir ces activités dans une région agropastorale et considérée jusque-là comme important carrefour d'échanges commerciaux. Le comble dans l'affaire c'est que ces « artistes » sont ceux-là mêmes qui avaient représenté fièrement la région dans différentes manifestations nationales et même internationales, inscrits en tant que membres de la chambre des arts et des métiers et qui employaient chacun jusqu'à cinq jeunes apprentis, formés par l'Etat dans les centres de formation professionnelle. Des apprentis qui, au terme d'une formation de six mois et un apport gracieux d'1,6 million de centimes, se sont vu freiner dans leur élan pour n'entrouvrir aucune perspective, ni pour la suite de leur carrière, ni pour cet intéressant segment de l'économie locale. Ainsi fourvoyés dans l'incertitude des lendemains, ces artisans encensés avant et aux lendemains de rendez-vous internationaux importants, voudraient alerter les pouvoirs publics locaux, le wali en tête, sur une situation pour le moins paradoxale et aux antipodes des discours euphorisants sur le sujet, à l'aune des remarquables programmes étatiques à destination des jeunes et sur le devenir d'une activité dont Tiaret se gargarise d'être le creuset. Le sort incertain de la dizaine de professionnelles et des 50 stagiaires continuera-t-il à être l'otage d'une politique de marginalisation locale que ni l'enquête initiée par la wilaya, ni le soutien du ministère de la PME ne semblent infléchir.