Le don de l'Algérie pour Ghaza, d'un montant de 25 millions de dollars, est un acte inédit dans les relations historiques avec la Palestine. D'abord, parce que les contributions numéraires d'Alger sont dirigées vers le soutien au fonctionnement de l'administration de l'Autorité palestinienne et la Ligue arabe, pour aider Ramallah à boucler ses fins de mois difficiles en tant qu'Etat, asphyxié par Israël. Une caisse a été créée en ce sens, donc regroupant les contributions annuelles des pays de la Ligue arabe, d'institutions internationales et de pays occidentaux (UE par exemple). Au sein de la Ligue arabe, l'Algérie aux côtés des Emirats arabes unis et du sultanat d'Oman s'acquitte régulièrement de ses contributions financières au profit du Fonds de soutien du budget de l'Autorité palestinienne, contrairement aux autres membres de cette Ligue. Ses contributions s'accompagnent également d'autres participations dans le cadre, par exemple, des conférences de donateurs pour l'Autorité palestinienne : 10 millions de dollars déjà à l'occasion de la conférence des donateurs à Paris en 2008, chèque signé par Alger, en plus des 52,8 millions de dollars de contribution au Fonds de soutien palestinien lors du sommet arabe de Damas. On peut également citer d'autres contributions algériennes, comme la participation au financement pour la réalisation d'une usine de dessalement de l'eau de mer à Ghaza annoncée en 2013. «Ce dernier don de 25 millions de dollars est inédit aussi parce qu'Alger ne traite officiellement qu'avec l'Etat palestinien représenté par l'Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas, explique un diplomate. Avant novembre 1988 et l'instauration d'un Etat palestinien à Alger, nous avions des relations avec toutes les factions, mais ensuite le principe de l'Algérie était de traiter avec l'Etat.» «En fait, il est exceptionnel qu'une aide financière algérienne soit octroyée à une autre partie que l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, mais la situation d'urgence est telle qu'Alger ne pouvait pas faire autrement», explique un autre diplomate algérien. La question est de savoir comment ce don arrivera à Ghaza. Le ministère des Affaires étrangères égyptien a, en mai dernier, envoyé une note au MAE algérien pour stipuler que chaque don au profit des Palestiniens passe d'abord par la case Caire. «Sinon, d'autres voies sont possibles par des virements dans des pays tiers, avance le diplomate, comme la Turquie par exemple.»