Le Front des forces socialistes (FFS) ne fixe pas de calendrier pour la tenue de sa conférence nationale de consensus. Il ne garantit pas non plus son succès. Dans la résolution du conseil national rendu publique hier, le plus vieux parti de l'opposition reconnaît la difficulté de rassembler les forces politiques autour d'un projet consensuel. Mais il considère que «la reconstruction d'un consensus national» est une démarche dictée par la conjoncture politique actuelle. «Il faut bien admettre qu'il y a des incertitudes liées à la conjoncture politique nationale qui ne permettent pas d'identifier le ou les acteurs au sein du régime en mesure d'engager le système dans la reconstruction du consensus national et que les conditions ne sont donc pas encore réunies pour pronostiquer le succès de cette initiative», relève le parti, décidé à avancer «dans la préparation de la conférence tout en restant vigilant face aux forces qui tenteraient d'entraver notre démarche». Ce parti se dit convaincu que la recherche d'un consensus dans le contexte politique national est une tâche complexe et risquée car sujette aux critiques de tous ceux qui pourraient y voir une menace pour leur position au sein du pouvoir ou dans l'opposition. «C'est la raison pour laquelle des précautions s'imposent surtout que c'est une première, dans les annales politiques, qu'un parti de l'opposition lance une initiative pour la construction d'un consensus national alors que, de tout temps et en tout lieu, une telle approche restait du ressort des gouvernements qui l'utilisaient pour élargir leur base de pouvoir», précise-t-il. Et d'assurer dans ce sillage que «la participation du FFS à la conférence de la CNLTD comme aux consultations sur la révision de la Constitution initiée par le pouvoir vise à montrer l'intérêt qu'il porte aux positions des uns et des autres ainsi que sa capacité unique à parler à tous, en toute confiance et sans préjugé, et de ce fait à même de les concilier dans le cadre de la reconstruction d'un consensus national en facilitant les échanges et la médiation entre tous». Il faut, pour ce parti, engager tous les acteurs dans toutes les étapes de ce processus, sans exclusive, afin que la conférence soit celle de tous les acteurs rassemblés et non celle du FFS, ajoutant que la réussite de cette conférence sera ainsi l'affaire de tous. Le FFS explique que l'organisation de cette conférence se fera en deux phases : évaluer les divergences et les convergences lors de la première phase, avant d'engager la deuxième phase qui ne se tiendrait que si les conditions de consensus sont réunies. «Les participants ont un statut identique qu'ils soient du pouvoir, de l'opposition ou de la société civile», souligne ce parti qui, pour éviter un échec, compte élaborer le programme dans un cadre commun représentatif de toutes les parties prenantes de la conférence. Le FFS compte en effet jouer le rôle de facilitateur : «Avant la conférence, consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment des objectifs et du programme de cette conférence ; pendant la conférence, modérer les débats et après la conférence, assurer le suivi des recommandations.» Cette formation souligne que son projet «ne constitue en aucun cas une démarche similaire aux autres initiatives». «La conférence du consensus national offre ainsi le cadre approprié à ces acteurs pour présenter leurs propositions respectives et découvrir à cette occasion de possibles convergences et un large consensus sur des questions d'intérêt national», estime le FFS.