Début août, des experts de France, du Japon, des Etats-Unis et d'Italie ont inspecté les mesures sécuritaires décidées par Alger dans les zones pétrolières du Sud-Est, près de la frontière avec la Libye. Selon nos sources, ces experts, accompagnés par une délégation algérienne composée de civils, de policiers et de militaires ainsi que d'officiers du DRS, se sont montré insatisfaits des plans de sécurisation des zones pétrolières des wilayas de Ouargla et d'Illizi, particulièrement les bassins de Hassi Messaoud, El Borma et la région de In Amenas. «Malgré la présence de quelque 50 000 hommes de l'ANP, de la gendarmerie et des GGF tout le long de la frontière de 1000 km avec la Libye, la commission d'experts étrangers a douté de l'efficacité des mesures sécuritaires et a demandé de renforcer la sécurité dans la zone frontalière pour empêcher toute intrusion terroriste de Libye, explique une source militaire. Ce qui va sûrement se répercuter négativement sur les projets d'investissements étrangers dans l'exploration et l'exploitation dans le Sud-Est.» Un coup raté pour Abdelmalek Sellal, car c'est le Premier ministre qui a soumis l'idée au président Abdelaziz Bouteflika de permettre à des experts des pays investisseurs en hydrocarbures en Algérie de venir constater de leurs propres yeux les mesures de sécurité autour des bases et des champs pétroliers et gaziers dans cette région où l'attaque de Tiguentourine en janvier 2013 reste marquée dans la mémoire. Pourtant, nos sources énumèrent les différentes mesures adoptées par les autorités depuis l'attaque : surveillance aérienne 24h/24 des zones pétrolières et gazières, installation de nouvelles bases militaires à proximité de ces zones, déploiement d'hélicoptères de combat dans tous les aérodromes proches des bases, etc. «L'obsession des experts sécuritaires étrangers, c'est l'infiltration par voie terrestre d'éléments terroristes ciblant une installation pétrolière ou gazière, comme ce fut le cas à Tiguentourine», précise notre source. Or, la délégation algérienne qui accompagnait les experts français, japonais, italiens et américains, avait, de son côté, indiqué à ses collègues étrangers que la question de la surveillance des frontières est une compétence de l'ANP seule et que cette question ne concernait en rien les experts étrangers.