Ces enfants oubliés de l'été. Ces écoliers interdits de vacances en Algérie. Ils sont légion, un nombre exponentiel d'enfants n'ayant pas accès aux vacances, au repos, aux loisirs…Après avoir usé leurs fonds de culotte sur les bancs de l'école, ils sont censés partir en vacances. Mais seulement sur le papier de leurs cahiers à spirales. Que nenni ! Certains ne connaissent même pas le goût de la mer. Tant n'ont-ils pas la chance d'une évasion marine et iodée. Et pour cause ! L'érosion du pouvoir d'achat, la précarité, la paupérisation, voire l'indigence aidant, une grande majorité des parents -à l'exception de ceux nantis ou de cadres ayant les moyens- ne peut se permettre un tel écart financier. Car c'est un luxe. Une entreprise hors de prix. Les déplacements, le gîte, l'hébergement, la location, le camping sont onéreux. Le constat est affligeant, patent et surtout éloquent. Que ce soit en milieu urbain ou rural, ces enfants sont là. Ils peuplent les rues, végètent dans les quartiers, attendent que cela passe… Certains en quête de détente sont à l'affût d'un hypothétique bon plan… d'eau. Une piscine -si elle est opérationnelle-, un rivage, un étang et même les bassins (jet d'eau ) des ronds-points à l'intérieur du pays investis par les gamins. Une détente de fortune et d'infortune. D'autres, cela ne s'invente pas, chinant dans des décharges publiques ou s'improvisant en vendeurs saisonniers. Cette vacuité et l'oisiveté de surcroît inciteront immanquablement à la délinquance et autre incivilité. Une image infra-humaine peu reluisante. Sans tomber dans le misérabilisme ou autre alarmisme béat, les enfants ont droit aux vacances, au repos et aux loisirs. Un droit fondamental et humain tout comme celui à l'éducation, la santé, à l'habitation… Et par voie de conséquence, l'on constate une «vacance» pour ne pas dire une démission de l'Etat au chapitre du bien-être de l'enfant. Et ce, de par une politique défaillante illustrée par des palliatifs et autre trompe-l'œil politicien au discours creux. Comment un Etat peut ostraciser une frange importante représentant 28% de la société ? Une exclusion sociale. Les aires de jeux, les centres de loisirs et les espaces de matières d'éveil sont inexistants par analogie à la densité et la demande effective de la population juvénile à l'échelle des communes. Drôle de logique des décideurs. Ils sont clivants à l'endroit des enfants. Il faudrait songer à une politique d'aide au départ en vacances (bourses, chèques-vacances…) aux familles aux modestes revenus. Les secteurs public et privé sont concernés. Un nouveau dispositif, des actions pluridisciplinaires… "Vacances pour tous ! Alors, les enfants d'abord !"