Lorsque la ville replonge dans l'obscurité, ce qui est très fréquent en été, une seule maison reste éclairée au quatrième étage d'un immeuble dominant la plage Marina à Ténès. Et pour cause, celle-ci demeure l'unique habitation à fonctionner avec un système d'énergie solaire, qui a été introduit et mis en place par son propriétaire qui n'est autre que le docteur Abène Abderrahmane, chercheur à l'université de Valenciennes. De passage dans la ville côtière, jeudi dernier, nous avons eu l'occasion de visiter le lieu en question, situé en face d'une plage très fréquentée. « Tout l'éclairage que vous voyez à l'intérieur de l'appartement provient essentiellement de l'énergie solaire et assure une alimentation normale des chambres, des appareils électroménagers ainsi que de la chaudière », indique d'emblée le docteur Abène qui affiche sa satisfaction quant à la réussite de l'expérience. Rappelons que le chercheur algérien dirige l'Institut euro-méditerranéen de l'environnement et des énergies renouvelables à Valenciennes. Il encadre également des étudiants algériens suivant leurs études dans les spécialités citées. L'année dernière, le système d'éclairage développait une énergie de 12 v, mais avec l'amélioration des capacités de stockage, celui-ci produit aujourd'hui une charge de 220 V, indique l'inventeur chélifien. « Il me reste un petit détail technique à régler pour pouvoir disposer d'une autonomie de stockage suffisante de l'énergie solaire. Ce à quoi je m'attelle actuellement en vue de rendre le système plus adapté à une exploitation régulière par les ménages », précise-t-il. D'après lui, le procédé est simple, ne nécessite pas beaucoup de moyens et est favorisé par les conditions climatiques qui caractérisent le pays. « Il peut être utilisé progressivement en Algérie et constituer une source d'énergie non négligeable qui a l'avantage d'être présente à longueur d'année et pénétrer les foyers à moindre coût », affirme-t-il. A noter que le docteur Abène a, en outre, à son actif la création de poubelles à base de pneus usagés qui ont la particularité d'être utilisés aussi facilement dans les grandes agglomérations, telles que les sièges des communes et les localités côtières. Le projet a, selon le chercheur, reçu l'aval du wali d'Aïn Defla pour l'implantation dans la région d'une unité de fabrication de ce type de récipients.