Il a été atteint par un projectile provenant des tribunes, le joueur a rendu l'âme juste après son admission au CHU Nedir Mohamed. Sa dépouille a été transférée hier à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger, en attendant son rapatriement vers son pays, le Cameroun. C'est l'indignation et la consternation à Tizi Ouzou, après la mort du joueur de la JSK d'origine camerounaise, Albert Ebossé, qui a succombé à ses blessés après avoir été atteint d'un projectile provenant des tribunes, à la fin du match qui a opposé, samedi, la JSK à l'USM Alger, au stade du 1er Novembre. La victime a rendu son dernier soupir juste après son admission aux services des urgences du CHU Nedir Mohamed. «Ebossé a reçu un coup violent et mortel. Il est arrivé à l'hôpital agonisant. Il a eu aussi un arrêt cardiaque. Nous avons essayé de le réanimer mais en vain», a déclaré Abbes Ziri, directeur du CHU de Tizi Ouzou , un établissement hospitalier assailli de monde tout le long de la journée. Il y a des citoyens qui sont venus aussi, samedi soir, juste après l'annonce de la mort de ce joueur. D'ailleurs, à 23 heures, des inconditionnels des Canaris n'arrivaient pas à croire la nouvelle de la mort du joueur camerounais. «C'est vraiment effrayant d'entendre une telle information qui a affligé tout le monde tant la victime était la personne la plus adulée des joueurs de la JSK. Il était quelqu'un de très modeste et surtout courtois», nous a confié un jeune rencontré en ville deux heures après la fin du match à l'issue duquel des troubles ont éclaté. Des jeunes, en furie après la défaite des Canaris, ont jeté des pierres et autres projectiles sur la pelouse. Le joueur a été mortellement touché à la nuque alors qu'il allait rentrer dans le tunnel qui mène vers les vestiaires. Il est tombé par terre puis avant qu'il ne soit évacué par les éléments de la Protection civile. «Nous avons assisté à des scènes de violence terribles à la fin de la rencontre. Aucun mot ne peut exprimer notre chagrin surtout dans de telles circonstances. C'est affreux ce qui s'est passé. C'est inadmissible», regrettent d'autres citoyens rencontrés en ville, visiblement abattus par la nouvelle du drame. La tristesse et la consternation se lisaient sur tous les visages. Le décès de l'attaquant camerounais à l'âge de 24 ans a suscité beaucoup de réactions et des condamnations unanimes. Nos tentatives hier d'approcher les joueurs du club pour recueillir leurs témoignages sur les circonstances exactes du drame se sont avérées vaines. Le président des Canaris, Moh Cherif Hannachi, n'arrive pas à retenir ses larmes devant cette dure épreuve aussi bien pour le club kabyle que pour la famille du défunt. «Je n'ai pas de mot pour exprimer ma douleur devant un tel acte. Le décès d'Ebossé nous a abattus», dira-t-il. Samedi, la fin de la rencontre qui avait opposé la JSK à l'USMA a été émaillée de scènes de violence pour le moins regrettables. Des supporters ont lancé une pluie de projectiles sur le terrain avant d'envahir la ville où ils ont arraché des pylônes électriques et saccagé tout ce qui était sur leur passage. Hier encore, les ruelles du centre de la capitale du Djurdjura étaient jonchées de débris et autres détritus jetés, la veille, par les manifestants. Loin de l'arène du foot, le décès de l'attaquant de la JS Kabylie a jeté émoi et consternation au sein de la population. Des citoyens interrogés à cet effet n'ont pas trouvé le mot juste pour désigner cette lâche agression perpétrée sur un terrain de football. «C'est abominable ! Une pareille tragédie à Tizi Ouzou, région connue pour son hospitalité. Néanmoins, il fallait s'y attendre, puisque depuis des décennies, on voyait déjà les gradins de nos stades saccagés impunément par des drogués, des voyous qui n'ont aucun lien avec le football. Ils y viennent pour tout bonnement s'y défouler. Combien de fois, en ce stade du 1er Novembre, ainsi qu'en d'autres terrains dits de football à travers le pays, l'on a enregistré des scènes de pugilats, de casse de sièges, d'agressions entre pseudos supporters», dira un père de famille. Vers 13h hier, la dépouille d'Albert Ebossé est sortie de la morgue du CHU où des dizaines de personnes étaient regroupées pour exprimer leur indignation. Le corps de la victime a été transféré ensuite à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger, en attendant son rapatriement vers son pays, au Cameroun. «Une délégation composée des représentants des autorités et de la JSK accompagnera la dépouille de la victime pour présenter les condoléances à la famille du défunt», a indiqué, sur les ondes de la radio locale de Tizi Ouzou, Abderrahmane Iltache, directeur de la jeunesse et des sports.