«Nous sommes à la phase finale de rédaction et de synthèse du rapport qui sera remis au président de la République à la fin du mois, c'est-à-dire dans quelques jours», a déclaré hier Ahmed Ouyahia, chef de cabinet à la Présidence et ministre d'Etat, à El Watan Week-end, interrogé sur l'avancement du processus des consultations autour de la révision constitutionnelle menées par l'ex-Premier ministre du 3 juin au 8 juillet derniers. «Ensuite, c'est au président de la République de prendre le temps qu'il faut pour étudier le rapport final», a ajouté Ouyahia. Cette annonce contredit les rumeurs évoquant un autre round de consultations ouvert aux acteurs de l'opposition qui, au demeurant, ne pourrait revenir sur sa position de boycott. Pas d'agenda précis alors pour ce chantier décidé par le président Abdelaziz Bouteflika, relancé après une première phase de consultations menées en 2011 par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation (et successeur de Ouyahia à la tête du RND). Mais le résultat des 108 entretiens avec des partis politiques, des «personnalités politiques» et des représentants de la «société civile», ne sera donc rendu public qu'à la fin de l'année 2014 au mieux. «La révision de la Constitution n'est pas une urgence, indique un cadre de la présidence de la République. La priorité pour les pouvoirs publics est la gestion de la rentrée sociale et, en interne, comment gérer aussi un remaniement qui s'impose au sein de l'Exécutif. C'est pour cela que nous n'avons fixé aucune échéance claire et précise concernant la révision de la Constitution.» Du côté de l'opposition, les partis et les personnalités politiques continuent à critiquer la démarche du pouvoir, dans le fond et dans la forme, mais aucune initiative claire n'a été adoptée pour présenter une alternative au projet de Abdelaziz Bouteflika. «A défaut d'un contre-pouvoir sérieux et de partis d'opposition ancrés réellement dans la société, le système peut continuer à imposer son agenda à sa guise», relève une source de l'opposition.