Tout simplement paradisiaque ! Le littoral traversant les deux wilayas, celles de Béjaïa et Tizi Ouzou ne peut qu'ébahir les visiteurs. A travers la route tortueuse de la RN 24, l'on découvre de nombreuses plages paisibles et des montagnes verdoyantes à longueur d'année. Sur ce beau littoral se trouve Azeffoun. Une commune relevant de la wilaya de Tizi Ouzou, sise à 70 km au nord du chef-lieu de la wilaya. Elle est aussi le chef-lieu de la daïra qui porte le même nom. Cette région et ses alentours sont le berceau de nombreux artistes algériens de renommée mondiale. Peintres, acteurs, chanteurs, journalistes sont tous originaires de cette région. El Hadj M'rizek, Mohamed Iguerbouchen, Cheikh Ibnou Zekri, El Hadj M'hamed El Anka, M'hamed Issiakhem, Mohamed Hilmi, Rouiched, Hnifa, Saïd Hilmi, Fadhéla Dziria, Tahar Djaout, Mustapha Badie, Boudjemâa El Ankis, Mohamed Iftissen, Mohamed Fellag, Abdelkader Chaou, Ouazib… et la liste est longue. Azeffoun était convoitée depuis l'antiquité par les Phéniciens et les Romains. Le mot Azeffoun est différemment interprété. Entre le nom d'un crustacé qui est la langouste, le nom d'une rose, d'une tribu, etc. Azeffoun a plusieurs dénominations. De Uzzaf qui veut dire colline en berbère, à Ressirir du temps des Phéniciens, Ruzazus lors de l'époque romaine, puis Port Gueydon à l'époque coloniale française. Une fois à Azeffoun, on découvre un coin du paradis. Là où la verdure de la montagne embrasse l'azur de la mer. Ses plages sont connues mondialement, à l'instar de la plage Caroubier, Le Petit Paradis, Sidi Khelifa, Thala Tikit… et autres. Des plages larges au sable fin. Ce qui est encore plus frappant à Azeffoun, c'est le calme et la sécurité qui y règnent. Des familles circulent de jour comme de nuit sans encourir de risque ni se faire embêter. Un potentiel touristique énorme qui pourrait drainer une rente colossale. Malheureusement, ce trésor est mal conservé et mal exploité. Les hôtels et autres infrastructures touristiques sont très insuffisants à Azeffoun et ceux qui existent sont loin de répondre aux besoins des estivants qui continuent leur chemin vers d'autres lieux, à l'instar de Tigzirt à l'ouest d'Azeffoun. L'on compte seulement 4 petits hôtels à capacité d'accueil limitée, et qui n'ont même pas d'étoiles. Malgré tout, ils affichent complet. «On n'a rien de quoi attirer les touristes, sauf la beauté de la nature. Les courtiers et les faux agents immobiliers ruinent les saisons estivales. La cherté du loyer a atteint des seuils vertigineux. La location d'un studio pour une journée coûte 9500 DA ! Alors qu'avec cette somme on peut passer 2 ou 3 jours dans un hôtel 4 étoiles en Tunisie. Où va-t-on comme ça ?» dira Kamel Hadadi, un promoteur immobilier à Azeffoun. L'état déplorable de la ville d'Azeffoun fait fuir les touristes. Les étrangers sont très rares, alors qu'auparavant les plages étaient pleines de Danois, Allemands, etc. témoignent les habitants. Pour les touristes nationaux, ceux-ci font face à l'absence de transport et à l'état déplorable des routes. La commune ne dispose même pas d'une station service Naftal. Il n'y a pas de route vers le nouvel hôpital situé sur les hauteurs de la municipalité. En plus de tout cela, il n'y a même pas de panneaux de signalisation dans la ville et ses alentours. Difficile, très difficile pour un touriste de trouver sa route. Même l'accès à l'intérieur du port, qui est un endroit de détente par excellence, est payant pour les personnes véhiculées. «Nous n'avons pas de touristes à Azeffoun, on n'a que des passagers. Les touristes la fuient pour de nombreuses raisons, et les habitants d'Azeffoun ne tirent auccun bénéfice de la saison estivale. C'est la direction du tourisme qui propose la location des plages», déplore notre interlocuteur, et de continuer sur le même ton désespéré : «Grosso modo, nous n'avons pas une activité touristique au sens propre du terme.» Ce qui complique davantage la situation, ce sont les quelques travaux d'aménagement qui ont été lancés au début de cette saison estivale 2014. Les embouteillages sont quotidiens, surtout le soir. «Le timing choisi pour le lancement des travaux est totalement en défaveur des estivants. Ils endurent le calvaire sous la chaleur», estime encore Kamel Hadadi. Les habitants de la commune attendent depuis 5 ans la réalisation de la rocade d'Azeffoun. Jusqu'à présent, il n'y a rien de concret. Azeffoun est gâtée par la nature, mais gâchée par l'homme. C'est à cause de l'incivisme de certains passagers et estivants qui jettent leurs ordures sur les rives de la RN 24. Les ruines romaines sont aussi abandonnées et l'insouciance est à son comble. Des constructions modernes ont été même érigées sur les ruines.