Les responsables de l'APC de Boumerdès semblent dépassés par l'ampleur du phénomène des décharges sauvages dans les différents quartiers de la ville. Ils proposent la création d'une police communale qui permettrait de veiller à l'application des décisions de l'assemblée locale. La gestion des ordures ménagères à Boumerdès continue de susciter la colère de ses habitants. Ces dernières semaines, l'on assiste à un phénomène nouveau qui consiste à incinérer les déchets sur place. Et voilà qu'après avoir souffert des images hideuses des poubelles débordées et des odeurs nauséabondes, la population de Boumerdès a le droit à des fumées écœurantes résultant de l'incinération des déchets sur place. Une fois les flammes éteintes, elles laissent place à une cendre noire sur les trottoirs. Celle-ci se répand parfois même sur la route. Interrogé à ce sujet, Kamel Makhlouf, président de l'APC de Boumerdès affirme que ses services ne sont pas à l'origine de ce phénomène : «Ces actes ne sont pas l'œuvre des agents de nettoyage qui sont chargés uniquement de la collecte des ordures. Car, il est strictement interdit de procéder à l'incinération des déchets sur place». Qui est donc à l'origine de ces actes irresponsables qui ont tendance à se répéter dans les quartiers de la ville de Boumerdès et de ses communes ? Le président de l'APC de Boumerdès lance un appel à la société civile afin de jouer son rôle dans la protection du milieu urbain dans lequel elle active. Face à ces gestes peu courtois qui deviennent un mode opératoire, les élus de Boumerdès songent à un autre mode de gestion. La création d'une police communale, qui aura pour mission la protection de l'environnement urbain et naturel, n'est pas ainsi écartée. «Le Code communal permet de créer la police communale dont le rôle sera essentiellement préventif. Cette idée est en phase d'étude», déclare M. Makhlouf. Il souligne que 6 millions de dinars ont été dépensés en 2013 par l'APC de Boumerdès pour l'achat de bacs à ordures et de caissons. Il annonce par la même occasion le recrutement au mois de septembre prochain de 40 agents de la voirie. Actuellement, les agents de nettoyage font trois rotations de ramassage des ordures par jour. Mais, tous ces efforts ne se reflètent pas sur le terrain. Les ordures sont toujours là ! «Il faut créer une entreprise autonome qui gère la voirie sous forme d'une EPIC», suggère Salah Aouras, Vice-président de l'APC chargé de l'administration et des finances. Selon lui, «l'organisation administrative de la commune de Boumerdès telle qu'elle est actuellement ne peut en aucun cas assurer la charge d'une commune de chef-lieu de wilaya». La commune compte 45000 habitants et 40 000 étudiants ainsi que 6 millions d'estivants. M. Aouras qui reconnait que «l'administration (daïra et wilaya) fait des efforts pour ramener les moyens», avoue par la même «qu'il y a une grande faille dans l'administration communale». Salah Aouras estime que seule la mise en place des directions chapeautées par des administrateurs chevronnés, épaulés par des ingénieurs chacun dans sa spécialité permettra de gérer convenablement les affaires de la commune d'un chef-lieu notamment en matière d'hygiène. «Même parmi les élus, rares sont les compétences qui ont pour charge de gérer les affaires publiques», admet-il. Cet ancien gestionnaire des ressources humaines considère que «l'exécutif doit être constitué des gens qui ont déjà exercé dans l'administration».