Alors que sous d'autres cieux l'équipement de sécurité pour l'usager de la moto (casque, gants, bottes, blouson,…) est tout aussi obligatoire que l'épreuve de conduite et l'examen du code de la route, chez nous il ne semble n'avoir aucune importance. Les dégâts que causent sur nos routes de jeunes conducteurs de motocycles (toutes cylindrées confondues), même s'ils n'égalent pas le nombre d'accidents des conducteurs de voitures, sont parfois dramatiques. Derrière les morts que fauchent nos routes (nombre estimé à 4500 personnes par an) et de plus de 3500 sujets handicapés, le cyclomoteur, en vogue ces dernières années dans nos villes, sème sa part de folie meurtrière. Un fléau que les pouvoirs publics peinent à réduire en dépit du dispositif de sanctions mis en place contre les contrevenants. Sauf que ce qui reste pour le moins bizarre est cette puissance publique qui se montre intransigeante (et c'est de bonne guerre !) envers l'automobiliste qui fait fi du port de la ceinture de sécurité (pour ne citer que cette infraction), mais en fermant l'œil sur le port obligatoire du casque du rouleur sur scooter. Dévalant les pentes en se donnant en spectacle, roulant dans tous les sens dans le centre urbain, slalomant non sans faire peser un danger aux usagers de la route, défilant le long de l'autoroute à une vitesse grand V sans port de casque et, qui plus est, faisant le pitre, on ne juge quand même pas utile de verbaliser, encore moins rappeler à l'ordre ces conducteurs de deux-roues lors d'un barrage. Pourtant, la législation algérienne est on ne plus claire concernant la nomenclature des infractions et délits relatifs à la loi 09- 07 du 11 octobre 2009, stipulant que «le port du casque pour les conducteurs et passagers de cyclomoteurs et motocyclettes est obligatoire (...)». Dans la foulée, ce qui reste pour le moins ahurissant, les motocycles ne sont pas couverts par les assurances, car, apprend-on, cela n'est pas rentable pour la compagnie. «En raison des dégâts engendrés par ces engins et la gravité des dommages matériels et corporels», la SAA, pour ne citer que cette dernière, refuse d'assurer la couverture de ces machines de la mort. Cela constitue-t-il alors une raison suffisante pour permettre aux deux-roues de rouler en transgressant la réglementation du code de la route ?